La scène thrash metal nous livre bien des surprises depuis quelques années notamment avec les différents albums de Crisix et Angelus Apatrida, les deux véritables fers de lance de la scène espagnole de ces dernières années. Et aujourd’hui, on va parler du nouvel album d’Angelus Apatrida, qui sera un album éponyme ! Trois ans après leur précédent opus, Cabaret De La Guillotine, les thrasheurs d’Angelus Apatrida ont changé leur accordage pour aller vers le toujours plus heavy ! Et il est temps de se pencher sur cette explosion de décibels en détails !
Un son toujours plus heavy sans compromis !
Le bal s’ouvre très intensément, en effet, les trois singles extraits d’Angelus Apatrida sont lâchés dès le début ! A commencer par le bourrin Indoctrinate qui donne le ton de l’album : du thrash metal engagé et sans merci, très inspiré de ce que peut livrer par exemple Testament pour citer un pilier du genre ! D’ailleurs ce premier morceau me rappellera clairement Fucking Hostile de Pantera au niveau du flow de Guillermo Izquierdo, clairement au sommet de son art vocalement ! Et les espagnols sont très énervés comme le montre le tout aussi puissant Bleed The Crown qui nous avait été révélé en premier par le groupe. Un son toujours plus heavy sans compromis attaque l’auditeur à pleine vitesse et les riffs de Guillermo Izquierdo et David Alvarez électrisent le mix ! The Age Of Disinformation achèvera ce trio d’ouverture avec des paroles ouvertement à propos de la désinformation qui se répand de plus en plus de nos jours avec les évolutions technologiques, permettant la montée des extrêmes sur la base de mensonges. On a là un morceau aux riffs clairement réussis et à l’ambiance rappelant cette fois Megadeth, qui fait partie des influences les plus fortes du groupe. Il semble qu’on soit en tout cas déjà sur une réussite pour cet album !
On passe à la cinquième vitesse !
Pour le premier inédit de l’album, on revient à une énergie à la Pantera sur le puissant Rise Or Fall, véritable rouleau compresseur thrash qui défoncera tout sur son passage sur les prochaines tournées du groupe avec un solo virtuose faisant un très bon usage de l’unisson. Ce n’est pas le genre d’Angelus Apatrida de ralentir, et on passe à la cinquième vitesse sur le plus rapide encore Childhood’s End ! L’énergie se fait punk sur les couplets mais le refrain mélodique ira totalement du côté de Megadeth avec des voix harmonisées à la perfection : une véritable réussite ! Les riffs groovy se feront encore plus remarquables sur Disposable Liberty, cependant on reste sur du thrash pur et dur encore une fois, et généralement c’est sur ce morceau que je décroche lors d’une écoute, probablement parce que la vague incessante de riffs est dure à encaisser si longtemps. Heureusement We Stand Alone arrive avec des riffs plus légers, un peu à la Motörhead mais en (un peu) plus rapide, et les refrains puissants et rassembleurs accrochent vraiment avec moi. We Stand Alone sera sûrement un des piliers de cet album pour la tournée à venir ! Et là encore les solos sont inspirés et plutôt mémorables sans pour autant durer trop longtemps, ce qui est toujours bon pour l’efficacité d’un morceau !
La dernière pièce de cet album sera sûrement une des meilleures !
Pour ce dernier tiers de l’album, Angelus Apatrida fera la part belle aux morceaux plus longs, Through The Glass et Into The Well dépassant la barre des 5 minutes. Cependant, les espagnols ne perdent pas notre attention avec un Through The Glass plus lent mais aussi plus heavy qu’une bonne partie de cet album décidément sans merci. Et le break d’abord mélodique puis d’une lourdeur extrême précèdera ce qui est probablement mon solo préféré de l’album, à base de tapping tout simplement virtuose ! Le riff groovy d’Empire Of Shame prendra le relais d’une très belle manière, et on entendra clairement la basse de Jose Izquierdo ronronner par dessus la batterie de Victor Valera et les riffs mélodiques du duo Guillermo Izquierdo et David Alvarez. Pour finir, Angelus Apatrida proposera une dixième cartouche avec le véritable bulldozer Into The Well, à la lourdeur surhumaine. Les riffs se superposent magnifiquement tandis que Guillermo se fait menaçant dans son chant. La dernière pièce de cet album sera d’ailleurs sûrement une des meilleures, notamment par son riff principal à l’apparence simple mais absolument frénétique. En milieu de morceau, Angelus Apatrida s’offrira le luxe d’un pont surprenant mais tout bonnement parfait précédant un court solo ultra efficace. Quelle fin d’album !
En bref : Angelus Apatrida est d’une humeur massacrante et ajoute dix cartouches explosives à son arsenal avec cet album éponyme. Bien que l’album soit un peu monolithique en apparence, les riffs restent assez variés pour capter l’attention de l’auditeur tout le long. Angelus Apatrida, en plus d’être un très bon groupe de thrash metal, est désormais aussi un très bon album qui risque de faire trembler les murs partout où le groupe passera en concert dans les années à venir !
4/5
Coups de coeur : Through The Glass, Into The Well, Indoctrinate, Childhood’s End, The Age Of Disinformation…
Retrouvez Angelus Apatrida en interview très bientôt sur All Rock !