Icon For Hire, le duo formé par Ariel Bloomer et Shawn Jump, monte lentement mais sûrement depuis quelques années parmi les meilleurs groupes de rock alternatifs de la scène. Et malgré les coups durs, Icon For Hire arrive toujours à se relever pour mieux avancer, et c’est le cas avec cet excellent Amorphous, résultat d’années de doute et de questionnement de soi pour Ariel Bloomer (dont vous pourrez retrouver l’interview sur ce replay). Il est temps pour nous de parler musique : alors Amorphous, c’est du bon ?
Un côté ultra-moderne !
Ce qui frappe en premier sur Amorphous, c’est son côté ultra-moderne. En effet dès Brittle, on est sur une instrumentale électronique très bien produite avec un rythme trap sur lequel Ariel Bloomer monte en puissance peu à peu, avec la guitare en fond, assez présente pour que ça reste rock, mais laissant ce mélange moderne en avant. Il en va de même pour Curse Or Cure qui rappellera un peu Fall Out Boy avec en bonus un pont quasi metalcore, ainsi que pour Enemies, à l’instru plus sombre et à la Danny Elfman, laissant Ariel s’éclater avec un chant d’abord swing puis rappé très réussi ! Panic Attacks développera ce côté rap avec succès, permettant à Ariel de dévoiler avec une voix tremblante une attaque de panique qu’elle a eu il y a quelques années. Le morceau est sous forme de dialogue intérieur, et au niveau de l’instru, on remarque une différence entre le côté très calme et la batterie trap très rapide. Panic Attacks sera d’ailleurs, je pense, mon morceau préféré d’Amorphous.
Un véritable hymne pour la “Icon Army” !
Sur Seeds on observera l’arrivée d’éléments un peu EDM (des claviers un peu datés notamment), mais on remarquera surtout la ressemblance avec le Throne de Bring Me The Horizon, dont le producteur Romesh Dodangoda travaille également sur cet album ! Tout comme son pendant brittanique, Seeds se veut rassembleur et sera un véritable hymne pour la “Icon Army” dans les années à venir ! Mais vient le moment d’aborder plus directement encore le combat intérieur que mène Ariel Bloomer, sur le court mais intense piano-voix qu’est Thirteen, où celle-ci décrit sa situation, entre dépréciation et dépression. Ce dernier morceau introduira d’ailleurs d’une belle manière Backround Sad, morceau plus sérieux que la plupart de l’album. Cette ballade pop très bien produite laisse le champ libre à Ariel pour démontrer ses capacités vocales, laissant apparaître d’une très belle manière ses failles sur une production électronique réussie.
Ariel Bloomer démontre encore une fois son flow !
On retourne au côté le plus rock de l’album pour les prochains morceaux. En effet, Last One Standing signe le retour des guitares après deux morceaux plus calme, et la puissance du morceau est vraiment appréciée. Certes la fin de refrain en mode EDM est un peu datée, mais le reste du morceau rattrape ce choix. Sticks And Stones aura également un traitement très rock, mais avec un morceau plus simple et direct. Cependant, Ariel Bloomer démontrera encore une fois son flow rappé sur Waste My Hate, dernier single d’Amorphous lui permettant de s’éclater sur un morceau court et fun, tout en restant rock dans l’âme. On restera également écouter l’interlude Impossible Obstacles, cette fois 100% rap à l’ancienne, aux allures d’improvisation et plutôt marrant à écouter avant de passer aux deux morceaux finaux de cet album déjà très riche.
Une superbe fin pour un bon album !
On terminera donc sur deux morceaux plutôt du côté “émotions” de l’album. Warrior se fera d’abord émouvant avant un refrain puissant, prônant le fait de se battre pour avancer, à l’image d’Icon For Hire eux-mêmes, qui se battent constamment pour rester au top de la scène rock alternatif. Le rap d’Ariel Bloomer se fait de plus en plus puissant, puis d’un coup, tout s’arrête, et on passe au dernier morceau : Only Be A Story. Ce dernier, basé sur une phrase qu’une amie d’Ariel a dit à propos de la mort, est un beau morceau calme au piano. La voix d’Ariel est encore une fois maîtrisée à la perfection, et montre toutes ses failles une dernière fois pour cet album. On y parle de laisser de la musique pour ne pas être qu’une histoire après la fin, et clairement le message passe super bien. Une superbe fin pour un bon album !
En bref : Icon For Hire livrent avec Amorphous un album ultra moderne, mêlant allègrement rap, rock et electro. Et s’il y a quelques écueils (notamment les claviers EDM de Seeds et Last One Standing), on les oubliera très vite tant tout le reste de l’album est vraiment bien produit, et avant toute autre chose, sincère ! Amorphous est donc un très bon album si vous aimez vraiment le mélange des styles !
4/5
Coups de coeur : Panic Attacks, Waste My Hate, Curse Or Cure, Backround Sad…