
Date : 11 octobre 2025
Lieu : Backstage By The Mill, Paris
Public estimé : environ 290 personnes
RedHook (ouverture)
Le coup d’envoi de la soirée revient à RedHook. Leur chanteuse charismatique capte immédiatement l’attention – on devine que certains spectateurs sont venus pour eux exclusivement. Le groupe installe tôt la bonne dynamique : punch, charme, rire et engagement. À un moment du set, des bulles flottent sur scène – comme un petit effet visuel inattendu mais parfaitement intégré à l’ambiance ; l’instant paraît presque magique et pose le contexte d’une soirée un peu à part. Le public réagit, la salle se réchauffe, et l’on sent que la mission « mettre le feu avant ADF » est non seulement accomplie mais intelligemment préparée.







As December Falls, premier headline parisien

Puis As December Falls entre en scène. Bethany Hunter démarre presque à capella ; la salle retient son souffle avant que la ligne de basse ne s’enclenche. Et dès cette première montée, on comprend que le concert va être intense.
Le son est étonnamment bon — connaissant cette salle, c’est presque un exploit. Environ 290 personnes ce soir, mais l’énergie en donne l’impression du double. Le public est ultra bouillant : circle pits, wall of death, pogos. L’ambiance monte vite et fort. On repère une petite fan base hardcore déjà bien installée, celles et ceux qui connaissent les refrains, anticipent les breaks, chantent plus fort que la chanteuse.
Les solos sont précis, les enchaînements de samples millimétrés : pas une faute, pas une approximation. Le son clair et bien équilibré rend tout plus percutant. Et surtout, le groupe dégage une vraie cohésion : Bethany porte la scène, mais chaque musicien trouve sa place sans en faire trop.
Le public répond à chaque appel. Ça tape dans les mains, ça chante, ça saute. L’atmosphère reste bon enfant, pleine de cette énergie qu’on ne trouve que dans les petites salles où tout le monde est à portée de voix.
Bethany, visiblement émue, rappelle à plusieurs reprises qu’il s’agit de leur premier concert en tête d’affiche à Paris. Sa voix, entre puissance et fragilité, déclenche quelques frissons. Premier slam de la soirée, malgré la jauge modeste – preuve que la salle vit le concert à fond.
Et puis, moment fort : Bethany invite la chanteuse de RedHook à remonter sur scène pour un featuring improvisé. Une idée simple mais terriblement efficace : les deux voix s’accordent, l’énergie explose, et la salle s’embrase. C’est spontané, sincère, et ça résume bien la soirée.
Un peu plus tard, un mec dans le public se met à growler. Le groupe rigole, lui promet un verre, et tout le monde repart dans un grand sourire avant un nouveau pogo. Ce genre d’échange crée une proximité rare : on n’assiste pas juste à un concert, on partage un moment.
Le groupe enchaîne les morceaux récents sans oublier les incontournables. Même si la part belle est faite au nouvel album, tout le monde s’y retrouve. Les refrains sont repris en chœur, le public ne lâche rien. Bethany demande qui est là pour la première fois : presque toutes les mains se lèvent. Le groupe sourit : pari réussi.
Petit clin d’œil au passage : une reprise de Blink-182 qui déclenche immédiatement les cris et les rires. Puis, nouvelle vague d’énergie : Bethany ordonne à la salle de sauter, et tout le monde s’exécute. Malgré les 300 personnes à peine, l’intensité rivalise avec un festival.
Enfin, la chanteuse annonce les deux derniers titres. Les fans le savent, c’est le moment de tout donner. “Therapy” vient conclure le set, hymne fédérateur repris à pleins poumons par la salle entière.
Conclusion
Ce premier passage parisien d’As December Falls en tête d’affiche avait des allures de test ; il s’est transformé en véritable réussite. Le groupe a trouvé le juste milieu entre puissance et proximité, professionnalisme et sincérité. Le son, souvent point faible du Backstage, était cette fois limpide, ce qui a permis de mettre en valeur la précision des musiciens et la voix de Bethany.
Le public, dense et participatif, a joué un rôle essentiel : jamais passif, toujours acteur. Les circle pits, les chants collectifs, les échanges constants ont donné au concert un parfum de communion. RedHook, en première partie, avait déjà posé les bases ; As December Falls a transformé l’essai, prouvant que la relève du rock alternatif britannique tient ses promesses.
Pas de mise en scène outrancière, pas de posture : juste un vrai groupe, une vraie salle, un vrai moment. Ce soir-là, Paris n’a pas vu un simple concert, mais la naissance d’un lien fort entre As December Falls et son public français.















