IGORRR et HORSKH au Trianon (11/12/2021) : tempête de décibels

Le projet étrange de Gautier Serre a fait un sacré chemin ces dernières années ! Igorrr est devenu au fil des années un groupe, et une institution dans la musique extrême française aujourd’hui, au point de faire aujourd’hui partie avec Gojira et Alcest des gros noms français que l’on entend de plus en plus parler à l’étranger. Quoi de plus normal, donc, que de mettre en place une tournée à la hauteur de cette popularité ? Fraîchement rejoint par JB Le Bail et Aphrodite Patoulidou, Igorrr a foulé ce 11 décembre les planches d’une des salles les plus légendaires de Paris : le célèbre Trianon !

Un grand merci à Stephan Birlouez de Among The Living d’avoir accepté de nous aider avec ses superbes photos ! N’hésitez pas à aller lire Among The Living par ici !

Horskh : l’industriel made in France

Comme les concerts de ces temps-ci ne sont jamais assez simples, on a encore eu le droit à une anecdote assez fun ! En effet, les manifestants anti-pass sanitaire ayant décidé de manifester à quelques mètres de l’entrée de la salle de concert, et l’ambiance étant plutôt tendue, la salle s’est vue obligée d’ouvrir les portes 30 minutes en avance pour mettre les spectateurs à l’abri (on les remercie d’ailleurs encore une fois). C’est donc les yeux piquants de gaz lacrimogène que l’on se dirige doucement vers le premier rang du Trianon pour se préparer au set de Horskh, qui ne nous ont pas ménagés, c’est le moins que l’on puisse dire !

Souvenez-vous, nous avions interviewé Horskh en début d’année 2021, et leur nouvel album, Wire, m’avait vraiment beaucoup plu. J’attendais donc de les voir avec impatience et je n’ai pas été déçu ! La bande nous a offert un set de morceaux plus puissants et agressifs les uns que les autres, lançant les pogos avant même la moitié du set, à base de Mud In My Wheels et de Cut The Knot. Le public saute même carrément en rythme sur le concert de ce trio qu’il faudra garder à l’œil pour le futur. Seule piste d’amélioration à peut-être souligner : un set qui envoie autant du début à la fin est top pour un format court comme celui-ci, mais sur un format plus long il faudra peut-être prévoir quelques passages plus calmes. Mais nous sommes en tout cas charmés en sortant de ce concert !

Igorrr : la chimère musicale

Comment ça ? Il y avait une deuxième partie à ce concert ? On aurait presque oublié qu’on venait initialement voir Igorrr ! Pourtant, la bande de Gautier Serre nous le rappellera très vite, avec un medley d’intro suivi de Paranoid Buldozer Italiano, plus épileptique que jamais. La scène est illuminée d’une très belle manière, notamment dans le stand de DJ de Gautier, qui sera rapidement rejoint par Martyn Clément à la guitare, Sylvain Bouvier à la batterie et JB Le Bail au chant sur ce premier morceau puissant, qui laissera vite place à la voix virtuose de la soprano Aphrodite Patoulidou, accompagnée d’un crâne. Ce morceau est l’intro idéale à un concert aussi éclectique ! Tout y est dès le début ! Le look des deux chanteurs est très différent de celui de leurs prédécesseurs, mais tout aussi remarquable ! JB sera maquillé en or et en noir, avec un jeu de scène très monolithique, au point d’en être inquiétant, mais il échangera souvent avec Aphrodite, dont la chevelure est visible à des kilomètres à la ronde, et dont les expressions de visage sont ultra expressives (les premiers rangs apprécieront son jeu d’actrice).

La violence s’enchaîne et la foule se déchaîne : les pogos commencent alors que Spaghetti Forever, extrait de Savage Sinusoid, continue cette salve. Un peu plus tard, les réactions pour Downgrade Desert et Camel Dancefloor seront encore plus sismiques, et que dire du violentissime Parpaing ! On ne verra pas passer le set du tout, quand arrivera déjà la quasi fin avec le très beau Opus Brain permettant à Aphrodite de démontrer, s’il y en avait encore besoin à ce stade, l’étendue de son registre vocale, absolument impressionnante ! Après un Himalaya Massive Ritual bien nommé, viendra le rappel avec un medley de Cheval, Apopathodiaphulatophobie et Robert sur lesquels chaque membre du groupe viendra saluer la foule une dernière fois, avant un Very Noise bien senti qui conclura le set d’Igorrr.

En bref, Igorrr ont proposé ce soir un set carré et ultra jouissif, prouvant aux sceptiques qu’Aphrodite Patoulidou et JB Le Bail font bien plus que d’assurer la suite au chant, ils s’approprient carrément toute la discographie d’Igorrr. On sent qu’ils vont emmener le projet très très loin avec leurs voix et le socle indéfectible formé par Martyn Clément, Sylvain Bouvier et le génial Gautier Serre. Bref : foncez voir Igorrr en 2022, c’est la tournée où il faut les voir !

Encore merci beaucoup à l’Agence Singularités pour l’invitation et à Stephan Birlouez d’Among The Living pour les photos !

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