Salut les enfants !

Aujourd’hui je voulais dépoussiérer un album qui a fêté ses six ans en octobre. Mais avant de parler de ce petit trésor, on va d’abord se rappeler un peu du groupe qui l’a produit.

Three Days Grace, ce quatuor canadien qui nous aura tous fait rêver dans nos années rock/metal alternatif quand on était de jeunes métalleux dépressifs au collège. Après leur premier album éponyme en 2003 qui nous a offert le fameux titre “I hate everything about you”, Adam Gontier et sa clique nous pondent l’album One-X trois ans plus tard. Cet album là est un peu la valeur étalon du groupe. Le plus connu, le plus écouté, le plus chanté par les fans… “Animal I have become”, “Never too late”, “Get out alive”, “Gone forever”, “Time of dying”, “Over an over”, “Pain”, “On my own”… Que des titres cultes ! Et là tu te poses sans doute la question de “mais pourquoi il nous fait pas une review sur One-X ce con ?”. Attends, attends petit caneton du désert. Tu comprendras bientôt. Ensuite, respectant la règle des trois ans, c’est en… Tadaaa… 2009, que le groupe sort son album intitulé “Life starts now”. Plus discret que le précédent, il nous réveille quand même avec des titres comme “Break” ou “Good life”. De plus, les plus beaux tee-shirts de cet album sont réservé à nos amies les femmes. À tel point que comme jeune fanboy que j’étais, j’en avais acheté un. Mais bon, on y arrive, vous comptez encore trois ans, le temps d’avoir une ou deux ex pour refaire le plein d’histoires d’amour tire-larmes et arrive l’album dont on va parler aujourd’hui : Transit of Venus.

Alors le pourquoi du comment ça s’appelle “Transit of Venus” ? Va sur Wikipédia, tout y est expliqué. Ici on va surtout voir le pourquoi du comment cet album déchire sa race. D’abord l’ouverture. Eh oui mon coco, le premier morceau d’un album c’est un peu comme le premier rendez-vous, ça donne le ton direct. Ici, c’est “Sign of the Times” qui commence à ouvrir le rideau. Après une minute trente de sourdine qui fait plus penser à la fin d’un album qu’autre chose, la chanson nous explose au visage. Pendant quelques secondes, la musique vient te mettre de grosses claques d’amour passionné. Quand le morceau s’achève et que tu te retrouves dans un mélange d’orgasme et de reprise de respiration après avoir eu la tête sous l’eau, “Chalk outline” vient sonner à nos tympans. Le tube de l’album selon l’équipe du groupe. Vous pouvez lui ouvrir car malgré sa légère fadeur par rapport au précédent titre, c’est du Three Days Grace pur et dur. Un morceau qui ne déçoit pas les fans de la première heure. Je passerai sur le morceau d’après, “The High Road”, car un peu trop lisse. D’ailleurs j’en profite pour dire que je n’aborderai pas non plus “Time that remain”. En effet, ces deux morceaux sont les deux notes plates de l’album pour ma part.

Bon, une ouverture sympathique, deux morceaux fadasses, alors pourquoi une review ? Pour tout le reste. “Transit of Venus”, c’est une avalanche de rythmiques entraînantes qui te prennent les tripes et qui te donnent envie de crier avec Gontier. La composition musicale est déjà sublime par le fait qu’elle est unique à l’album. Les morceaux sont à la fois tous différents et à la fois sonnent avec le même grain musical. Chaque morceau ne peut appartenir qu’à cet album et ça se sent. Une telle cohésion conjuguée à une telle diversité fait déjà en soi de cet album un chef-oeuvre.

Mais maintenant les petites loutres on va parler des morceaux qui font cet album. T’es prêt ? Parce que là, on va en parler longtemps et je vais envoyer du titre. C’est bon ? T’es sur Deezer avec l’album en play ? Alors appuie tout de suite sur “Operate”. C’est bon, t’as le sourire et tu te dis que tu vas tout défoncer aujourd’hui ? Et ouais mon coco, “Operate” c’est un subtil mélange de… Mais qu’est ce que je raconte ? Ce titre c’est une explosion auditive. C’est à peine fini que tu masturbes déjà le bouton replay. Un des premiers morceaux de l’album que tout jeune guitariste se pressera d’apprendre du fait de sa simplicité efficace. Mais bon, n’écouter que ce morceau serait un peau comme ne penser qu’aux jambes de Kendra Sunderland (n’allez pas chercher ça sur Google). Et oui, dans le même genre, en un peu plus énervé, “Happiness”. Avec ce morceau, on attaque tout de suite le fessier de Kendra… Oups, attendez… “Happiness” c’est une intro rapide et chiante à jouer mais qui fout le feu. Pour les amateurs de air batterie ! Le refrain est une bombe. C’est du pain de C4 en musique. À la fois bourré d’émotions mais fouteur de pêche. Le dernier titre dynamite de l’album est sans aucun doute “Misery loves my company”. Des couplets qui font parfaitement écho dans nos cœurs et qui font bouillir la rage pour la sortir avec justesse au refrain. Déjà rien qu’avec cette phrase du pont : “I don’t need your condescending / Words about me looking lonely”. Vous pensez déjà à quelqu’un en particulier ? Parfait ! Le seul hic de ce morceau c’est qu’il ne dure que deux minutes. Tu te sens un peu comme lorsque tu es sur Deezer et que parce que tu as oublié de te connecter, tu ne peux qu’écouter trente secondes de “Destroy Everything”. Frustrant hein ?

Mais Three Days Grace c’est pas juste de l’énergie, c’est aussi beaucoup d’émotions et de morceaux pour bien se sentir triste, seul et en galère amoureuse. Toujours accro à la règle de trois, le groupe nous offre “Give in to me”, “Anonymous” et “Give me a reason”. Vous voyez la triforce de Zelda ? Et bien c’est un peu la même chose pour les résidus de l’adolescent dépressif qui reste en chacun de nous. Prenez un verre, mettez une lumière tamisée, enfilez vos écouters, cherchez les paroles et passez une bonne soirée à ressasser votre misère sentimentale. Mention spéciale au morceau “Anonymous” qui… Va écouter !

Histoire de rester sur de bonnes bases, “Transit of Venus” nous permet de remettre nos bracelets en cuir, nos mitaines et nos eye-liners pour les plus déterminés, grâce aux morceaux “Broken Glass” et “Unbreakable Heart”, qui pourraient clairement être dans une édition deluxe de One-X. Une petite madeleine de Proust à la Three Days Grace.

Enfin, il y a un ovni dans cet album. “Expectation”. Un mélange entre rythme qui met la pêche et en même temps… Un je ne sais quoi de bizarre. Peut-être est-ce dû au piano qui résonne avec une certaine dissonance tout du long, mais la composition musicale est en effet différente du reste. Le morceau a la couleur de l’album et paraît à la fois ne pas en faire partie. Il serait sorti en single pour annoncer un cinquième album que cela ne m’aurait pas étonné.

Bien que Three Days Grace ressasse sans cesse la tragédie sentimentale d’un amoureux solitaire, l’album “Transit of Venus” nous offre une unicité et une cohérence musicale qui réchauffe le coeur d’un fan comme une tasse de lait chaud sucré avec une cuillère de miel. Avant sa sortie, le groupe lui-même annonçait que cela allait être le meilleur album de sa carrière. Et pour cause ! Le travail de composition est extraordinaire tant il mélange la nostalgie des premières heures, le plaisir frais de la nouveauté et une technicité indéniable. La voix d’Adam Gontier c’est un peu comme l’album “Travelling without moving” de Jamiroquai. Sa force d’expressivité en fait pour ma part l’un des meilleurs interprètes du milieu.
Je clôture cette longue review en vous intimant l’ordre d’aller écouter cet album qui
, je vous le promets, vous réchauffera les entrailles à la manière de Kendr… Allez l’écouter !

Hugo Wache