Peu de monde aujourd’hui peut se vanter d’être parmi les monstres sacrés du prog. Ils peuvent se compter peut-être sur les doigts des deux mains. Pourtant parmi eux, un chanteur a décidé de sortir de sa zone de confort et de n’en faire qu’à sa tête en s’essayant à d’autres styles. Il s’agit de Steven Wilson, l’ancien leader de Porcupine Tree, qui depuis plusieurs années explore des styles où l’on ne l’attend pas. Après avoir apprécié la pop pure et simple de To The Bone, il est temps pour moi de découvrir ce que le maestro nous a concocté pour The Future Bites !

Tout commence calmement avec l’intro Unself qui nous prépare doucement au très pop Self, qui fera un peu futuriste avec un effet sur la voix de Steven Wilson, tandis qu’il se fera critique du narcissisme moderne. Le refrain pop aux guitares discrètes et aux chœurs soul termineront de convaincre que Self est une excellente entrée en matière ! Et ce n’est pas le calme et majestueux King Ghost qui baissera le niveau ! Le morceau un peu entre Radiohead et Pink Floyd émerveillera l’auditeur avec un refrain stellaire et jouera à fond la carte du psychédélisme, jusque dans son clip. C’est donc assez naturellement que 12 Things I Forgot semblera un peu trop “normal” à la suite d’un morceau si spécial, avec un son alternatif sympa et pop, mais tout de même un peu simple. Néanmoins, sans comparer le morceau avec celui qui le précède, 12 Things I Forgot reste très sympa avec ses ensembles guitare acoustique et piano.

Eminent Sleaze ralentit le pas avec un son groovy et même quelques éléments de disco, influence surprenante pour Steven Wilson ! On est là encore sur une idée qui rappelle fortement les Pink Floyd, mais plus le côté groovy du groupe anglais, et c’est franchement cool ! La guitare se fera funky à la fin, mais son rythme étrange et erratique nous rappellera St. Vincent (que j’apprécie tout particulièrement). Man Of The People reviendra au côté aérien de King Ghost mais de manière plus simple, plus posée encore. Mais il sera vite éclipsé par le monument de The Future Bites ! Du long de ses 9 minutes, Personnal Shopper s’impose comme LE morceau à retenir de l’album. Véritable chef d’œuvre pop ultra dansant, le texte sera pourtant très anti consumériste ! La voix fantomatique de Steven Wilson s’opposera au refrain ultra énergique aux chœurs magistraux, tandis que le break hilarant fera la promotion (entre autres) de l’édition deluxe de l’album avec comme invité de choix Elton John, à mourir de rire surtout sur quand on ne s’attend pas à son “SUNGLASSES” ! Un morceau prenant de A à Z !!!

Difficile pour Follower de suivre un morceau pareil, mais ce morceau dansant à base piano aura un chant joyeux et une base rock rafraichissante, avec une deuxième moitié futuriste au top du top, et qui donnera une chanson qui fonctionne très très bien avant la fin de l’album. Count Of Unease, fin planante de l’album, nous surprendra avec des percussions originales et un piano calme. La voix calme et lointaine de Steven Wilson semble s’éloigner tandis que le clavier va crescendo sur ce titre émouvant, et qui se place parmi les plus beaux de Steven Wilson. Une belle fin !

En bref : Steven Wilson nous livre là un album original encore plus osé que To The Bone, mais les morceaux seront tout de même un peu inégaux avec notamment un 12 Things I Forgot qui m’aura moins plu que de véritables chefs d’œuvre comme King Ghost et Personal Shopper. Il reste que Steven Wilson prouve encore une fois qu’il est possible de rester très bon sans se répéter, et innove encore une fois avec The Future Bites qu’on réécoutera avec plaisir !

3.75/5

Coups de coeur : Self, King Ghost, Personal Shopper, Count Of Unease.