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“La valeur n’attend pas le nombre des années” faisait dire Corneille à Rodrigue dans Le Cid. Et cette expression correspond totalement à Scardust ! Le jeune groupe Israélien formé en 2013 vient de sortir son deuxième album le 30 octobre dernier, et il est temps de nous plonger dans un monde de rythmes étranges et d’ambiances plus étonnantes les unes que les autres !
J’ai mis longtemps à me lancer dans un album aussi complexe ! En effet, dès l’introduction Overture for the Estranged on se rend compte de la complexité des compositions de Scardust ! Tantôt metal, tantôt symphonique, tantôt jazz, mais totalement prog, le groupe touche à tout et le fait bien ! On restera dans cette idée sur le très sympathique Break The Ice et son côté symphonique en rotation autour de la guitare qui fait penser à John Petrucci ! Tantibus II sera, lui, encore plus dingue dans l’idée passant du solo de guitare ultra rapide au piano jazzy mais le plus impressionnant sera la voix de Noa Gruman, tout simplement parfaite dans tous les styles de chant qu’elle entreprend, du lyrique au scream ! Les refrains sont d’ailleurs très efficaces sur Tantibus II mais aussi sur les morceaux qui le suivent, le très cool Stranger et le plus folk Concrete Cages où apparaîtra d’ailleurs la youtubeuse Patty Gurdy à la vielle à roue !
On arrive là à la partie centrale de Strangers avec les deux titres qui s’affrontent : Over et Under ! Le premier sera plus metal dans l’idée, et sera même le plus heavy de l’album avec des riffs d’une lourdeur aussi impressionnante que leur exécution et la voix hurlée de Noa Gruman encore une fois époustouflante ! Under de son côté sera le total opposé de Over avec une ambiance très légère lorgnant plus du côté du jazz que du metal. J’ai été totalement séduit par les deux morceaux, qui se complètent parfaitement, avec une légère préférence pour Under et son groove complètement inattendu et bienvenu ! Bravo ! Difficile de passer après ça, cependant la fin d’album reste tout aussi mémorable !
Les influences de Scardust continuent de se mélanger sans perdre leur saveur dans le très metal Huts ou encore l’excellent Gone, avec la voix comme fil rouge de ce morceau-valise mélangeant tous les styles mais lorgnant clairement du côté du power metal avec un refrain vraiment exceptionnel et des instruments folkloriques vraiment bien orchestrés ! On trouvera même Addicted plus simple et accessible (mais non moins efficace) pour ceux qui auraient peur du côté trop complexe du prog (on vous voit et on vous comprend un peu). On ne perd en tout cas jamais en intensité dans ce Strangers car même le magnifique dernier morceau Mist délivre une intensité rare dans ce morceau aux allures de ballade prog où Noa Gruman brille une fois de plus par sa voix exceptionnelle et ses capacités de compositrice hors du commun.
En bref : On est là devant un excellent album de metal progressif, peut-être un peu difficile d’accès au départ, mais qui, une fois qu’on y adhère et le réécoute plusieurs fois, récompense l’auditeur par de la musique d’une qualité exceptionnelle et à la variété rare. Bravo à Scardust, on les suivra de très près !
4.5/5
Coups de coeur : Tantibus II, Addicted, Under, Mist, Gone, Concrete Cages.
