A Breizhman lost in Outbreak 3/4

The Rise Inside

Groupe de jeunes blésois, TRI (j’adore leurs initiales), offre un metalcore décomplexé, avec une bonne voix claire et beaucoup d’énergie. Malgré leur poste compliqué d’ouverture de la deuxième soirée, ils ont assuré et je ne peux que les féliciter car jouer dans la grande scène Metal de sa ville, ça doit faire quelque chose.

Musicalement, on commence à être habitué à le dire, c’est du lourd en technique. Batteur qui fait des breaks toutes les deux secondes pour suivre le mouvement vocal avec la basse. On peut voir un très haut travail de composition et de répétition qui donne un live sans fausse note. Pour ma part j’ai eu plus l’impression d’assister à un concert de metalcore-progressif, tant la composition ne semblait rien à voir avec le classique intro-couplet-refrain-couplet-refrain-pont-refrain qu’on nous ressort à toutes les sauces.

Et là on va aborder la grande question… La voix ! Alors notre grand blond (impossible de trouver son nom quelque part), qui s’occupe de faire vibrer ses cordes vocales a une voix claire… Carrément potable ! Comptez pas sur The Rise Inside pour nous sortir la voix aiguë qui rebute les puristes. Claire ou screamée, la voix du chanteur sonne déjà comme celle des grands pros. À tel point que je leur demande de tenter le Voice of Hell l’année prochaine. Vu la conjoncture actuelle, ils passeraient carrément !

Les guitaristes forment un duo à la fois puissant et mélodieux. Leurs sonorités se rapprochent plus de Zero Absolu que de Bullet For My Valentine, ce qui ajoute parfois un côté blackgaze avec le scream du chanteur (oui tout est blackgaze ! Le monde est blackgaze !).

Comme je suis un vieux sans inspiration mais aussi sincère, je peux vous dire que The Rise Inside (ou TRI pour les crétins comme moi) est un groupe prometteur du genre dans la scène française.

Zero Absolu

Deuxième groupe du samedi soir et la découverte du festival pour moi (avec Nesseria). Et comme on pourrait s’y attendre, c’est du… Blackgaze avec des sonorités hardcore et un style de compo à moitié progressif. Enfin, Zero Absolu c’est surtout Nak, un seul homme, qui gère batterie électronique, clavier, chant, basse, guitare et une myriade de pedalboards. Super impressionnant !

Sur scène, Nak nous transporte dans son univers, comme une balade aux tréfonds de nous-mêmes (ça me rappelle une chronique tout ça…). Son chant est semblable au cri d’un écho lointain mais il est tellement maîtrisé que même sans son micro on pouvait l’entendre par dessus les boucles instrumentales.

Véritable one-man-show, Nak jongle entre ses pédales avec une fluidité rare. Je me posais la question de sa concentration mais il m’a dit après le concert que ça faisait des années qu’il pratiquait et qu’il avait l’habitude depuis (des années qu’il jouait et des années que j’ai passé dans l’ignorance…). À la fin du concert, la prestation est tellement prenante qu’on a envie d’applaudir jusqu’à se briser les poignets. Parce que Zero Absolu, loin de nous laisser indifférent de part le peu de jeu de scène, c’est une toile musicale tissée à merveille qui attrape les spectateurs et les bluffe complètement. Je pense que c’est le mec qui a ramené le plus de monde à la petite scène du Chato d’O.

Si j’avais un humour de merde, je dirais que malgré son nom, Zero Absolu mérite un 20/20 ! Et même plus ! Sortons des lignes sociales ! Il mérite un 1000/20 !!! Franchement, allez écouter. N’espérez pas le pogo mais votre esprit et vos oreilles vous remercieront.

En plus, Nak propose un merch original. Il met en place son stand et se barre en laissant un mot qui invite ses fans à prendre un CD ou un tee-shirt et à laisser l’argent en toute confiance. Du coup, je lui ai pris un tee-shirt en déposant mes deux derniers billets de 5 mais comme personne ne m’avait vu payer j’avais l’impression qu’on allait me sauter dessus en mode “Au Voleur!”. En tout cas c’est super cool. Chanteur très humble qui s’éclipse tellement discrètement, que je n’ai pas réussi à le retrouver pour lui montrer que j’arborais fièrement son tee-shirt (quel fanboy!).

Que tous aille écouter sa bonne parole !

Do or Die

Do or Die, alors non ce n’est pas la traduction anglophone de ce que ta mère te répète quand tu fais un truc en retard, mais un groupe de Hardcore belge. Et ouaip, belge. Ça t’en bouche un coin celui qui fait des blagues au fond !

Do or Die donc, c’est un quatuor de grands gaillards (littéralement!), qui déborde d’énergie. Chris, le chanteur, doit sûrement avoir mangé un ou deux lions tellement il déboîte tout sur scène. Avec le bilan énergétique de dix ans d’EDF dans le sang, il saute, pogote tout seul, harangue le public, chante, encourage le reste du groupe… Toujours souriant, il transmet sa bonne humeur au public. Ça donne vraiment envie de boire une bière avec lui ! Il a une voix claire super chaleureuse et conviviale (oui je vous jure, du hardcore convivial). Vraiment au top !

À ses côtés, Eric nous sert des riffs entre thrash, hardcore et hard rock. Avec sa SG rouge tout droit sortie de chez Gibson, cet ours belge porte le son du groupe aussi par sa présence scénique. Déjà que les musiciens sont à un mètre cinquante au dessus de nous, mais avec Do or Die où la taille requise pour jouer dans le groupe est de trois mètres, on se sent vraiment petit dans le public.

Voilà, peu de contenu pour ce groupe mais il m’a fait l’effet d’une bonne bouffée d’air frais dans ce festival aux sonorités plus post et prog que hardcore. D’autant qu’ici c’était du hardcore bien traditionnel. Allez écouter les amateurs de pogos vous allez être aux anges. À une prochaine en Belgique j’espère !

Insanity Alert

Ce groupe d’autrichiens a été l’ovni du festival dans le vrai sens du terme.

Je dois l’avouer, au début j’ai entendu du thrash tout ce qu’il y a de plus basique et je me suis dit “bon je vais rentrer geeker et profiter de mon pote”. Puis pile à ce moment là, le chanteur déboule avec une pancarte en polystyrène avec écrit “Fuck this shit !”. Alors on chante avec lui, on se prend au jeu, puis il revient avec une nouvelle pancarte avec écrit “Mosh!”. Alors on mosh. Et là, il ramène une espèce de pinata façon South Park accrochée à un bâton style canne à pêche, qu’il agite au-dessus des moshs. On était tellement étonnés et en train de rire avec mon pote qu’on est restés en se disant qu’on partirait après le prochain morceau. Les notes commencent et là le chanteur nous sort des pinces de crabe. WTF ! Déjanté, le groupe nous joue truc sorti tout droit des enfers ! À la fin, le chanteur nous fait des blagues sur les hot-dogs dégueu d’IKEA et sur le caca. Puis dans un autre interlude, il demande si quelqu’un a un truc intelligent à dire. Un grand blond frisé dit “non” assez fort pour que Insanity Alert s’intéresse à son cas. Un grand silence s’installe puis au moment où le chanteur allait se remettre dans le concert, le grand blond nous sort un bruit de chèvre parfaitement imité ! Une performance qui lui vaut les applaudissements de toute la salle et un regard autant ahuri qu’amusé de la part du groupe. En bref, les fans de thrash se retrouveront dans se groupe déjanté et on reste jusqu’au bout ne serait-ce que pour l’ambiance incroyable qu’arrive à instaurer le chanteur. Son look est aussi WTF que son jeu de scène d’ailleurs. À vivre en live mes cocos !

Hugo Wache (publié par Tigroo)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.