A Breizhman lost in Outbreak 2/4

Beyond the Styx

“Écumant les routes d’Europe depuis 2011, Beyond the Styx s’inspire d’un sombre et violent univers musical”… Tu m’étonnes mon gars !

Beyond the Styx c’est une tempête de rage qui soulève les passions. À peine une pinte descendue que la grosse caisse vient gentiment résonner, appelant les fidèles metalheads à la messe. Le maître de cérémonie c’est Émile qui nous déchire les tympans avec un cri puissant au possible. Le message est engagé et la foule est souvent appelée à réagir. Le tout conjugué à la performance sincère du chanteur et ça donne un sacré frontman à voir sur scène et un type vachement cool au merch et backstage. Mais si tout à l’heure j’ai parlé d’une grosse caisse c’était pas pour parler du larynx de notre cher Émile mais bien sûr de la batterie et de son instrumentiste. La chose à retenir (outre la frappe à la fois chirurgicale et tonitruante) c’est la technicité en matière de changements de rythmes. Au sein d’un même morceau, la composition rythmique varie et Adrien marque la marche à suivre de break en break. Et s’il se fait plus discret sur scène, il n’affiche pas moins un air très joyeux lorsqu’il frappe ses toms.

Ensuite, celui qui a le plus attiré mon attention c’est Victor, le guitariste lead. Vu que j’étais littéralement à ses pieds, bah c’est son jeu et sa présence que j’ai le plus remarqué. Dieu que j’ai prié pour qu’il jette son médiator ! Un son parfait et des passages leads des plus pertinents. Même si quelques uns du groupe le charrient à propos de sa timidité (je ne te citerai pas, l’amateur de clé de fa), Victor a très vite repéré les deux groupies qui faisaient du air guitar à ses pieds et nous a offert quelques sourires (mais pas son médiator diantre de sacrebleu de sapristi saucisse !). Humble en discussion et génialement bon à son instrument !

Bon, il est à présent l’heure de parler de la rythmique. Parce qu’une batterie et un lead ça fait pas tout. À la seconde guitare on retrouve David, dont les riffs n’ont rien à voir avec le petit roi biblique mais tout de Goliath. Une technique rythmique à la fois sûre et complexe. Et même si on peut sembler l’entendre un peu moins que le son tranchant de Victor, vous inquiétez pas, si vous tapez du pied avec l’envie de tout défoncer c’est grâce à son médiator. “Et le tonnerre ?” me direz-vous, “ce qui donne cette puissance extrême au genre et qui nous donne l’impression de se retrouver devant une explosion atomique ?”. C’est Yoann qui s’en charge ! Personne très drôle ! (oui c’est gratuit) Attention tout de même à ne pas acheter les filles affamées qu’il tente de vendre dans les files d’attente. Bon blague à part, une très bonne présence scénique avec un jeu efficace et mature, sans fioritures (oui c’est à toi que je parle le bassiste qui fait du sweeping pour impressionner la galerie !). Le festival décrivait cette formation comme du Ghost Metal mais comme ça ne veut rien dire, je ferai honneur au groupe en citant leur sticker (classe d’ailleurs !) en les nommant comme porteur d’un crossover/hardcore des plus exquis. Masse d’énergie, masse de décibels, masse de plaisir pour débuter un festival.

Avec un groupe comme Beyond the Styx d’entrée de jeu, ça ne peut qu’annoncer du bon pour la suite.

Nesseria

Alors, alors,… Nesseria… Par où commencer ?

Véritable découverte de cette édition pour ma part et véritable coup de cœur pour leur dernier album. En même temps faut dire qu’à part Alcest et Au-Dessus, le blackgaze ou post-black, j’y connaissais pas grand-chose. Alors comment expliquer la claque que j’ai prise par leur show ? Tout d’abord, il y a eu l’envie classique d’un petit headbang entre amis puis très vite, on se retrouve embarqué par la musique ; on ferme les yeux, on sent des ailes pousser dans notre dos… Bref vous voyez le topo. Je me suis même pris à méditer dans leur concert ! Idéal pour se ressourcer ! En ce qui concerne leur dernier album, allez donc voir la chronique que j’ai déjà réalisée sur ce site (mais revenez après !).

Sinon, avant de parler du groupe en lui-même, je tiens à saluer le technicien qui s’occupait des lumières car il était vraiment en accord avec la musique et le live n’en a été que meilleur. Big up à toi celui qui au bout de la première chanson aurait pu déclarer : « Que la lumière soit ! ». Belle performance.

Now, le show !!! Une première chose à raconter : le guitariste lead. Bon c’est un peu le lot des pros et je pense qu’ils savent gérer ça, mais quand au bout de cinq minutes de concert la première corde de ta gratte saute et que tu te dépêches de changer de gratte car dans cinq secondes t’as une partie lead et le tout sans que ça ne s’entende, chapeau ! Encore un guitariste qui s’est trouvé des groupies. Je ne dévoilerais pas trop le travail musical dans cet article car Nesseria était mon ovni du vendredi et de fait je préfère vous laissez écouter par vous-mêmes. Si si, allez va petite brebis !

Sérieusement, je parlerai quand même de la performance live de Désiré, le chanteur, à la voix très particulière. Même si on pourrait associer sa technique vocale au black à cause du style hurlement, y a comme un truc qui fait que… Ça sonne quand même différent. Y a un ingrédient, une sorte de défaillance dans la voix comme si le cri s’étouffait ou débutait un sanglot. Cette particularité donne un rendu très authentique dans la prestation et la transmission de l’émotion. Je ne sais pas si elle est calculée ou travaillée mais c’est cette voix si spéciale avec un instrumental qui jongle en hardcore, blackgaze et progressif, qui fait vraiment la touche de Nesseria. Et si on ajoute à ça une prestation sincère quand après ses derniers cris, Désiré s’agenouille sur scène pour souffler la tête posée sur l’enceinte de retour, l’émotion est transmise à 100%. Vraiment content d’avoir découvert ce groupe et d’être reparti avec l’album dédicacé. J’aurais bien acheté le tee-shirt avec le magnifique artwork dessiné par Alex Eckman-Lawn (si je sais lire) et que j’ai oublié de cité dans la chronique album, mais fallait bien économiser pour la suite.

Psykup

Et la suite les gars, c’est… roulements de tambours… DES AUTRUCHES ! Et ouais ! C’est en chemises hawaïennes, avec la patate et la banane que les gars de Psykup débarquent au Chato d’O. Une esthétique complètement décalée avec en fond l’artwork de leur dernier album “Ctrl+Alt+Fuck”. Allez la voir, car aucun mot ne peut rendre compte de ce qu’elle inspire. Très vite, le premier morceau débute et même si j’avais déjà écouté le groupe auparavant grâce à Stormy de Metal Oh! (instant pub), je dois avouer que je n’ai rien compris. Je me suis retrouvé aspiré dans une odyssée musicale qui mêlait brutalité et psychédélisme. Les notes s’arrêtent et c’est le coup de foudre. Je sais déjà qu’avant Noël j’aurai la collec’ des albums. Et c’est avec le cerveau complètement retourné que la musique reprend, plus inspirante et what the fuck à chaque morceau. En morceaux joués on a globalement “Shampoo the planet”, “The intelligence” et “We will win this war” du dernier album et “The teacher” du premier si ma mémoire est bonne. Que des titres géniaux ! Même si l’atmosphère musicale semble entièrement désordonnée et abstraite, la réalité est tout autre et chaque musicien prouve son génie et son travail à chaque mesure. Le guitariste lead (encore un ! Et toujours pas de médiator…) joue ses accords compliqués aux noms imprononçables et s’amuse avec des slides aussi précis qu’ahurissants, de par leur rapidité et leur répétition (apprends du Psykup à la guitare et la masturbation n’aura plus de secret pour toi). Lui aussi a très vite remarqué les deux guignols qui l’imitaient à chacun de ses slides et a joué quelques secondes avec nous avant de repartir sur un riff plus agressif. D’ailleurs petite parenthèse, mais selon Wikipédia, d’autres lives et même le dépliant de l’Outbreak, les gars de Psykup sont quatre. Mystère et boule de gomme quant à ce guitariste. Ai-je rêvé ?

Les deux frontmen, toujours fidèles à eux-mêmes ont porté le show de leurs voix si… Psykup. MiLka et Julien ont comme d’habitude transporté le public dans leur monde et chanson après chanson, de violents headbangs aux rires et sourires à cause de leurs blagues, on a l’impression d’être dans une soirée entre potes. Plus encore lorsque les lumières se mettent à afficher des cœurs et le message BISOUS. Et parce que Stormy et bien d’autres ont pu en parler avant moi, je n’ai pas grand-chose à ajouter à part deux choses : la première qui tient plus de l’ordre que du conseil c’est d’aller écouter leurs albums, tous sans exception, ainsi que leur documentaire intitulé “En vivre est un problème” ; la seconde est une spéciale fans : ILS VENDENT DES SACS DE PLAGES AVEC DES TONGS ET DES FRISBEES AVEC DES LOGOS AUTRUCHES !!!

Une chose est sûre : l’équipe rennaise de All Rock sera présente à leur show au Hellfest !

Hugo Wache (publié par Tigroo)

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