Lundi soir, habituellement, c’est le soir ou je rentre me lover dans mon canapé en me lamentant de cette première journée de la semaine, un paquet de marshmallow dans une main et la zappette de la boîte à neuneu dans l’autre. Sauf qu’aujourd’hui, c’est Halloween, et pour l’occasion, je prends le chemin du « O’Sullivan by The Mill » où « Thanatos Production » nous propose la deuxième édition de « The Halloween Horror Night ». Vampires, Loups-Garous et Zombies n’ont qu’à bien se tenir, parce que ce soir l’organisation a mis les petits plats dans les grands pour nous proposer un plateau « Horrifique » à souhait !
Le groupe Fallen Eight lance les hostilités. Formé en 2014, la formation, si elle est encore jeune, a déjà dans son escarcelle un premier Ep, « Rise And Grow ». Le 6 titres, plutôt très bien reçu par la critique, leur a valu d’ouvrir pour quelques grands noms, tels « The Arrs » ou « Black Bomb A ». Les premières notes de « Breath Of The Ages » mettent tout de suite dans le ton. L’alternance scream et chant mélodique est très justement placée, et met en exergue l’ensemble du groupe. Si on déplorera encore une faible affluence ce soir, le public est réceptif, et les cervicales commencent doucement à se chauffer. JP, le batteur, doit avoir particulièrement chaud derrière son masque de clown gore, vu comme il se démène derrière ses fûts.
Le groupe est heureux d’être là et ça se sent dans leur jeu. Clément fait osciller sa voix entre « In Flames » et « Pantera » et le moins qu’on puisse dire c’est que le monsieur maîtrise son organe. Leur passage se termine par « Final Shot » et après des applaudissements bien mérités, une partie du public se dirige vers le bar pour attendre la suite de la soirée.
Setlist Fallen Eight :
- Breath Of The Ages
- Reborn
- Departure
- Last One
- AD
- Priest
- Final Shot
Facebook : Fallen Eight
Label : Dooweet
Irradiance s’installe sur scène, et leurs costumes donnent immédiatement le ton. Une pointe de baroque, un soupçon d’Héroic-Fantasy, et l’apparition des instruments nous aiguillent un peu plus. Un violon et un violoncelle, si ceux qui ne connaissaient pas Irradiance avant ce soir, en doutaient, c’est bien d’un groupe de metal progressif dont il s’agit. Leur set fera la part belle à « Dissidence », leur album sorti en décembre 2015. Le groupe attaque d’emblée les deux premiers titres de son opus. « Children’s Game » et « The soldier and the Child »,
où la voix d’Audrey met tout le monde d’accord en naviguant du chant clair au chant lyrique de très belles manières. L’intro d’« Until the Last One » penche vers l’électro, ce qui ne dessert en rien le morceau. Ici et là, le groupe s’autorise des incursions dans le jazz ou le blues. Ça fleure parfois le Music-hall pour mon plus grand plaisir. Avec tout juste deux ans au compteur, cette toute jeune formation semble bien déterminée à se faire une place sur la scène prog. Et pour tout dire, même s’il ne s’agit pas de mon style de prédilection, ils ont tout ce qu’il faut pour y arriver. À suivre avec attention !
Setlist : Irradiance
- Children’s Game
- The Soldier and The Child
- Until the last One
- Forget-me-nots
- Wandering in Autumn
- Theorists of the Void
- Vain Bravery
Facebook : Irradiance
Label : Autoproduction.
C’est au tour de Rãgarãja de venir titiller le public du O’Sullivans. Et pour ce qui est de se faire titiller, on va être servi. La formation évolue dans un registre Metal/Hip-Hop. Euryale au chant alterne les phrasés saccadés et une voix beaucoup plus sombre dont il joue pour passer du hurlement à des passages plus lents, plus en lourdeur.
C’est « Dans le Miroir » qui débute leur prestation et on y prend tout de suite toute la mesure du champ des possibles avec les Rãgarãja. S’enchaînent ma « Chute Libre » et « Sheitan », ce dernier étant également le titre de leur EP. Sur scène le basse, batterie déroule un tapis aux guitares. Ça envoie du lourd sur toute la durée de leur passage, les parties rapées et hurlées se mêlant avec justesse. L’ensemble est propre et cohérent et s’ils poursuivent dans cette voix, il y a fort à parier que Rãgarãja saura marquer le metal de son empreinte.
Setlist : Rãgarãja
- Dans le Miroir
- Ma Chute Libre
- Sheitan
- La Loi du Temps
- En Pleine errance
- Singe Suprême
Facebook : Rãgarãja
Elyose n’est plus à présenter pour les aficionados du genre. Entre Metal/Indus et Gothique, la formation, forte de deux albums, « Théogyne » (2011) et « Ipso Facto » (2015), ainsi que pas moins qu’une tournée en première partie de Tarja Turunen, semble attendu ce soir. Pour ma part c’est une découverte, et si je ne suis guère friand su style, je prête une oreille attentive à un groupe qui s’avère être de qualité. Ce soir ils font la part belle à leur deuxième opus, qui laisse un peu le côté plus électro du précédent en arrière. Sur scène, on sent l’expérience du combo. Ça bouge bien et l’ensemble sonne particulièrement bien. « L’Animal Aimé » et « Rédemption » retiennent mon attention. La présence d’un guest au scream sur quelques morceaux apportent une brutalité complémentaire de la voix de Justine. Les constructions sont vraiment chiadées et j’avoue être agréablement surpris par la qualité de composition. Pour ma part, j’attends de les revoir sur scène pour me faire un avis plus pertinent, mais le groupe ne laissera personne indifférent.
Setlist Elyose :
- Halloween
- Femme de Verre
- L’Orientale
- Plus qu’Humain
- Chronocide
- L’Animal-aimé
- Rédemption
- Mon Charme
- Les Artisans du Chaos
- De Guerre Lasse
Facebook Elyose
Site Web : www.elyose.com
Avec Aqme, qui clôture cette soirée, je ne risque pas d’être dépaysé. J’ai découvert le groupe à sa création en 1999, et pu assister à quelques concerts durant ces années. Ce soir, les 4 camarades, nous font le plaisir de sortir de studio pour cette date. On me chuchote à l’oreille qu’un nouvel album se prépare… Les lumières se tamisent, une intro plutôt courte, et ils sont là. Et d’entrée de jeu « Avant le Jour » pose l’ambiance. Ça va déménager ce soir devant Aqme et on sent bien que les 4 zicos face à nous ne demandent qu’à en découdre. Charlotte semble survoltée et headbang à tel point qu’on craint que ses cheveux ne s’emmêlent dans ses cordes. Le public réagit plutôt modérément, même si l’on sent que l’énergie passe de la scène à la salle en un instant.
Piochant ça et là dans leurs précédents opus, comme avec « Épithète, dominion, épitaphe » ou encore «Pornographie » et « Superstar ». Pour le coup je fais un bon dans le temps et ça fait un bien fou. Fidèle à lui-même, Vince est à fond et alterne les voix claires et saturées avec une facilité déconcertante, le basse batterie est d’une efficacité redoutable, malheureusement dans la salle clairsemée, il est difficile de lancer un pogo digne de ce nom. Une tentative de slam, de votre serviteur, ne durera que quelques secondes. Mais ça n’enlèvera rien à l’émotion ressentie en replongeant quelques années en arrière. Après 17 ans de carrières, 7 albums studios, 2 Eps et un DVD Live, une chose est sûr, les Aqme ont encore de beaux jours devant eux.
Setlist Aqme :
- Avant le jour
- Lourd Sacrifice
- Au-Delà de l’ombre
- Blasphème
- Épithète, dominion, épitaphe
- Ce que nous sommes
- Enfants de Dieu
- Luxe Assassin
- Pornographie
- Superstar
- Macabre Moderne
Facebook Aqme
Label : At(h)ome