Le soleil du vendredi s’est levé lourd et implacable sur le Kentucky Exposition Center, et les fans ont afflué en masse dans l’immense enceinte du Louder Than Life. On parlait de 80 000 personnes attendues rien que pour cette journée — un record potentiel dans l’histoire du festival. L’air était chargé d’électricité, les campings bourdonnaient déjà d’activité, et les odeurs de barbecue, de burgers et de plats maison (bons mais pas donnés) flottaient un peu partout. L’ambiance était festive et dense : la promesse d’une longue journée sous le signe du métal.

Nonpoint

La journée démarre fort avec Nonpoint, qui balance un premier morceau comme une détonation. Le public, encore en train de s’installer, lève instantanément les bras : tout le monde a compris que les hostilités étaient ouvertes. Même si la Main Stage n’est pas encore remplie, plusieurs milliers de motivés s’agitent déjà devant la scène. Le groupe donne tout, riffs solides, refrains accrocheurs, énergie débordante. Un vrai coup de boost pour lancer cette journée marathon.

Demon Hunter

Vient ensuite un des moments rares et précieux du festival : Demon Hunter. Leur arrivée est annoncée par une voix de Sirius XM, ce qui met déjà le public en état d’alerte. Dès les premières notes, le son est limpide, massif, et provoque une vague de headbang instantanée. Des slams s’organisent, le groupe fait scander le public qui répond sans hésiter. Malgré un set court, c’est une prestation chirurgicale : propre, tendue, intense. Le chanteur révèle que leur nouvel album, dédié à sa mère, sort la semaine suivante. Fait marquant : les fans chantent déjà les nouveaux titres par cœur, preuve de leur ferveur. Pas le temps pour les morceaux plus mélodiques — ce soir, c’est du 100 % heavy. Un circle pit clôture un set qui restera comme l’un des plus carrés du week-end.

Dayseeker

Avec Dayseeker, l’émotion prend le dessus. Le public est massif, compact, et l’excitation est palpable. Ils ouvrent avec leur nouveau titre déjà en rotation sur les radios américaines. La voix, cristalline et pleine d’émotion, plane au-dessus d’une foule qui frissonne à chaque montée. Pyrotechnie, son clinique, tout est millimétré. On sent un vrai moment de communion : sur scène, comme dans le public, beaucoup parlent déjà de ce concert comme d’un coup de cœur absolu.

Mudvayne

Le passage de Mudvayne fait basculer le festival dans un chaos total. Peinture, masques, mise en scène cauchemardesque : la folie visuelle s’accompagne d’un son énorme. Les fans se pressent, slam après slam, cri après cri. World So Cold déclenche un gigantesque karaoké collectif, alors que Not Falling et Happy? viennent achever les résistances. Le groupe promet « juste du métal, sans artifices », et tient parole : c’est brut, violent, sans compromis. La foule, hystérique, leur rend hommage en transformant la scène en champ de bataille.

Spiritbox

Après cette déferlante, Spiritbox propose un contraste saisissant. Courtney LaPlante prend possession de la scène avec une prestance unique : douceur et violence se mêlent dans une sensualité envoûtante. Les transitions entre atmosphères aériennes et passages lourds hypnotisent. Le public, déjà nombreux, se laisse happer par cette intensité singulière qui fait de Spiritbox l’une des nouvelles forces majeures du metal moderne.

Breaking Benjamin

C’est ensuite un moment historique pour beaucoup : Breaking Benjamin. La foule est gigantesque, compacte, et reprend chaque titre avec ferveur. Quand Failure retentit, c’est un raz-de-marée de voix. S’enchaînent les classiques : So Cold, Breath, et d’autres tubes qui cimentent leur statut de légendes modernes. Le son est d’une clarté exemplaire, et la voix du chanteur exprime toute la douleur et la sincérité qu’on retrouve sur album. Le public américain en fait un triomphe, et beaucoup d’Européens présents rêvent déjà d’une tournée en France. Vous savez à quel point j’ai attendu ce moment dans ma vie. La présence de Master Chief de Halo était zinzin ! Bon ils le font sur toute la tournée actuellement mais le clin d’oeil fait tellement plaisir aux fans. J’ai pu rayer ce concert de ma bucketlist ! Peut être un Hellfest 2026 (Riko est d’accord que ce groupe y a sa place ndrl l’interview du Hellfest)

Sleep Token

Quand Sleep Token entre en scène, la nuit est tombée et la magie s’installe. Très attendus ce jour-là, le public compte de nombreux cosplays à l’effigie de leurs masques et symboles. La scénographie est impressionnante : lumières, chandeliers projetés, atmosphères éthérées. Leur set est un voyage entre douceur quasi murmurée et explosions instrumentales écrasantes. Un moment marquant : l’apparition surprise du saxophone, inattendue et hypnotique, qui glace le public d’un silence respectueux avant de repartir de plus belle. Beaucoup considèrent leur concert comme un tournant générationnel du festival.

All Time Low

Plus tard dans la soirée, All Time Low amène une respiration pop-punk bienvenue. Moins de monde qu’aux têtes d’affiche, mais un public fidèle qui reprend chaque refrain. Le son est excellent, les blagues fusent entre deux titres, et l’énergie reste communicative. Le groupe en profite pour jouer son nouveau single Butterflies pour la première fois en live, moment fort pour les fans. Leur nouvel album est prévu pour octobre, et déjà plusieurs morceaux font mouche.

Avenged Sevenfold

Enfin, place aux légendes : Avenged Sevenfold. La soirée est sold out, la foule en furie. Dès les premiers riffs, la Main Stage se transforme en temple du metal. Les guitares déchirent la nuit, et le groupe offre un cadeau rare : Gunfire, un titre presque jamais joué en festival. Les classiques s’enchaînent, de Nightmare à leurs hymnes les plus massifs. C’est grandiose, magistral, et inoubliable : leur seul concert en tête d’affiche aux États-Unis cette année, et Louisville en aura été le témoin.

Temps forts de la journée

Ce vendredi ne fut pas seulement une succession de concerts, mais un véritable catalogue de moments historiques. Avenged Sevenfold, avec leur unique show américain de 2025, ont marqué d’un sceau indélébile cette édition. All Time Low a créé la surprise en jouant Butterflies pour la première fois, offrant un instant d’intimité pop au cœur du tumulte. Et surtout, Powerwolf a fait ses débuts en festival aux États-Unis, avant de convier Robb Flynn de Machine Head sur scène pour Demons Are The Girls Best Friends. Ce duo inattendu, mêlant grandiloquence power-metal et rage brute, a électrisé les spectateurs et ajouté un chapitre légendaire à l’histoire du festival.