Rencontre avec WITCH FEVER

On vous présente notre coup de coeur de ce début d’année 2022 !

Rencontre la formation indie de doom punk made in Manchester qui redéfinit le punk, le genre et introduit la notion du genre, de la communauté Queer et non-binaire: WITCH FEVER. Le groupe était en première partie de IDLES en France. Un grand merci à Sony Music UK et David Billings !

Entretien réalisé le 1er Mars à l’Elysée Montmartre à Paris

de gauche à droite : Alisha Yarwood, Amy Walpole, Alex Thompson, Annabelle Joyce

LINE-UP

Amy Walpole : voix

Alisha Yarwood : guitare

Alex Thompson : basse

Annabelle Joyce : batterie

Bonjour les filles, bienvenue aussi à Paris ! Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?

Amy, Annabelle, Alex : Super bien !

Alisha : Excitée !

C’est votre premier concert de la tournée ?

Toutes : Oui !

Vous venez de Manchester, ville réputée pour son incroyable vivier de talents, et vous avez travaillé avec Alan McGee. Cela vous a-t-il aidé à construire votre carrière et à obtenir des opportunités ?

Alisha : C’était utile de l’avoir de l’avoir impliqué dans le projet. Il a effectivement produit l’un de nos singles et ça a été vraiment une belle chose de le faire avec lui mais nous n’étions pas un de ses groupes dont il avait la charge (ndlr Alain McGee a son propre label Recreation Records) en disant Oh ouais, ouais et c’était vraiment une bonne chose pour lui de faire. ça reste une figure importante de l’industrie musicale et c’est une bonne référence à être liée avec.

Amy : Je pense aussi que le fait d’avoir tourné autant dans toute l’Angleterre et d’avoir joué beaucoup, beaucoup de petits concerts nous a permis de construire notre notoriété et notre réputation par nous-même. On l’a fait de façon organique. Aussi, Manchester est très connue pour son histoire musicale et c’est une bonne ville pour commencer à se faire un nom et performer.

3. Il a fallu un certain temps pour que les femmes du Royaume-Uni dominent la scène rock et punk, comme Nova Twins, Goat Girls, Dream Wife, Cassyette et Yonaka, pour n’en citer que quelques-unes.

Pensez-vous qu’il y a plus de place pour les femmes dans l’industrie musicale aujourd’hui ? Y a-t-il des améliorations ?

Alisha : Il y a toujours du travail à faire concernant ce sujet

Amy : Il y a toujours plus d’espace à gagner pour les femmes et personnes non-binaires dans cette industrie mais ça a quand même évolué. Le nombre de talents qui voit le jour et émerge actuellement est incroyable.

Ayant commencé il y a 6 ans, on peut dire qu’il y a eu une nette amélioration et notamment grâce aux réseaux sociaux. On voit de plus en plus de femmes et de personnes non-binaires s’ouvrir sur le sujet et en parler. Il y a, en revanche, encore du travail à faire sur ce qui se passe en backstage.

Alisha : De toute notre carrière, on a eu que 5 femmes ingénieures du son. L’image de l’industrie musicale change mais la part importante du travail dans le milieu et les autres corps du métier restent encore très dominé par les hommes.

Amy : C’est pareil que d’aller dans un magasin ou n’importe où ailleurs en tant que femme, c’est semblable au quotidien, ça reste similaire à la société patriarcale dans laquelle on vit. 

5. C’est comment de faire partie d’un groupe exclusivement féminin dans la scène punk d’aujourd’hui ?

Alisha: Ce n’est pas simple, j’ai l’impression que nous ne pouvons pas vraiment parler ou librement faire comme un groupe composé d’hommes le ferait. On a pas forcément l’occasion d’expérimenter , je veux dire qu’il y a certainement des choses auxquelles nous devons faire face et je suis sûre que nos pairs masculins n’ont pas à y être confrontés. Je pense néanmoins que c’est une bonne chose et j’en suis contente !

Amy : C’est pareil que d’aller dans un magasin ou n’importe où ailleurs en tant que femme, c’est semblable au quotidien, ça reste similaire à la société patriarcale dans laquelle on vit.

4. Vous semblez construire une scène inclusive avec une bonne alchimie et une présence scénique phénoménale. Est-ce que cela fait une différence lors des concerts car c’est toujours un environnement très masculin, misogyne et sexiste ?

Alisha : Je pense que c’est toujours bon d’avoir de bonnes personnes avec qui être et sur qui compter. Donc on n’a pas vraiment à endurer ni à gérer toutes les conneries qui peuvent se passer à côté.

Amy : On a un bon soutien. On a des gens qui nous soutiennent et nous aime et qui font de leur mieux pour nous aider. 

Alex : Pendant longtemps, quand on avait un concert de programmé, il n’y avait que nous 4 dans un énorme tour bus (rires) à devoir gérer la promotion, notre équipement, à être parmi les autres groupes alors que maintenant, on a tout ce poids en moins et on peut se permettre d’être concentrées sur le concert, avoir du temps pour nous et ne pas perdre du temps et de l’énergie sur le reste. 

6. Avez-vous des conseils à donner aux filles qui veulent devenir musiciennes et faire partie d’un groupe comme le vôtre ?

Alisha : Juste faire ce que tu veux. Ne sois pas influencé.e ni intimidé.e par quoi que ce soit, vas-y à fond.

Amy : Et trouve d’autres femmes, personnes non-binaires, queer de le faire avec toi. C’est toujours mieux de le faire avec un groupe qui te soutient.

Alisha : Et ne la joue pas « gentille » ! Si quelqu’un te saoule et qu’il est imbuvable, dis-lui. Ne sois pas timide.

7. Chacune d’entre vous a des goûts musicaux différents qui rendent votre son unique, comment le décririez-vous et comment construisez-vous votre son ?

Alisha: C’est toujours autour et à partir d’un riff. 

Amy : un « juicy » riff ! (rires) On a tous.tes des goûts différents et des inspirations qui nous sont propres. Quand on écrit une chanson, chacune de nos inspirations et de nos goûts aura une influence sur le son.

Alisha: On joue juste ce qui sonne cool pour nous.

Toutes : Oui, carrément !

Alisha: Quand on lit sur les visages que ça tue, on sait que c’est bon et qu’on va quelque part ! (rires)

8. Comment se déroule le processus d’écriture, pensez-vous à la façon dont vous allez jouer et sonner en concert ?

Alisha : Oui, on prend toujours en compte l’aspect « live ». On écrit complètement avec la perspective du son en concert, c’est sûr.

Alex: Par exemple, quand on est en répétitions ou en salle d’écriture et qu’on joue quelque chose et que ça vient naturellement genre «  Oh wow, ça sonne super bien » et non pas avec l’intention que ça sonnera top à ce moment-là ou à un autre.

Alisha : Des fois, on joue et on se rend même pas compte que ça tue, on oublie même ce que c’était tant que l’une de nous ne le souligne pas ! Genre je dis « c’était quoi ça ?!» et qu’elle me réponde « Euh, je sais pas c’est sorti comme ça ! » (rires)

Annabelle : Quand on est en session d’écriture et qu’on compose, c’est clair que l’on veut que ça sonne super intense et heavy en live.

Alisha : Complètement !

Amy : C’est très important. On a tous été en premier lieu un groupe live. J’estime quees groupes sont toujours plus forts et performants en live que sur le disque. On a toujours été un groupe de concert.

9. Qu’est-ce qui est le mieux ou le pire dans le fait de partir en tournée en tant que première partie ou en tant que tête d’affiche ? 

Tous.tes : Le concert !!

Amy : C’est être sur scène !

Annabelle : Les balances ! (rires) Il y a certains moments où on profite et qu’on passe un super moment. Sur  scène, on est complètement nous et on vibre ! Voyager aussi c’est top.

Alisha: La pire chose c’est vraiment de préparer ces affaires. C’est clairement la même chose de passer du temps avec des personnes que tu aimes et dont tu es proche. Ca peut également s’avérer être difficile dans le sens où ça compte ton énergie de ne pas d’avoir d’espace à toi, des moments seul pendant 3 semaines. 

Alex : et les toilettes ! (rires) 

11. Vos textes sont inspirés par la religion, les ruptures et aussi les identités de genre. Y a-t-il une volonté de délivrer un message à travers vos propres expériences et vies ?

Amy : Je pense oui. J’ai l’impression que ça arrive un peu par accident ; écrire les paroles à partir de mes propres expériences. Comme je suis féministe, il y a forcément un sous-entendu féministe et un message mais ce n’est pas une obligation, je ne veux pas véhiculer une parole/ un façon de penser en particulier genre « tu dois faire comme ça, dire ça, c’est de cette façon dont tu vois vivre ». Mais je reste féministe, je suis passionnée alors ça se ressent. C’est naturel.

12. Quelle est la collaboration dont vous rêvez ?

Alisha : Jenny Beth ! (Membre du groupe Anglais Savages ndlr)

Amy : J’aimerais poser ma voix pour une groupe comme Show Me The Body, Ho99o9 ou Deftones.

Alisha : tout artiste cool !

Amy : On est désespérées ! (rires)

Tous.tes : Non, pas du tout ! (rires)

13. Y a-t-il un nouvel album et une tournée en préparation ?

Amy : Il n’y a pas actuellement une tournée en headline qui arrive mais l’album, oui ! On doit d’abord penser à l’album dans un premier temps avant une tournée.

Alisha : Une tournée headline serait génial d’ailleurs 

Merci pour votre temps et amusez-vous bien ce soir !

Tous.tes : Merci, c’était trop cool ! 

EP “Reincarnate” disponible.

https://www.instagram.com/witchfever/

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