LA SÉLECTION DES CLIPS DE SEPTEMBRE 2021 ! (girls edition)

Au travers de cet article, j’ai sélectionné quelques clips que je considère comme mes coups de coeur du mois de septembre.

Une sélection 100% féminine pour cette catégorie ! Bien qu’il s’agisse d’artistes et de groupes dont je connais très bien l’univers et avec lesquels je suis sensible à leur style, j’ai été surprise pour chacun d’entre eux. Un véritable changement et un tournant sont à noter. Déroutant au premier abord, c’est avec intérêt et excitation que j’ai eu plaisir à réécouter et visionner à nouveaux ces oeuvres.

5 clips choisis pour leur style, leur cinématographie et leur trame narrative servants parfaitement le single. Intriguant, passionnant et esthétiquement plaisant, voici les sorties vidéos clips de août et septembre qui m’ont le plus marqué:

The Devil – BANKS

L’attente fut longue mais amplement méritée. BANKS revient plus sombre, diabolique et sensuelle que jamais avec le premier single de son quatrième et futur projet. The Devil amorce ainsi une nouvelle ère deux ans après III, son troisième album studio.

Jillian Banks de son vrai patronyme, s’aventure en tant que reine des ténèbres en lévitation à la traque d’une proie masculine afin de lui révéler ses intentions maléfiques. S’imposant en véritable créature anthropomorphique, BANKS prend l’apparence d’une femme sûre d’elle-même, dirigeante et sanguinaire. Le clip s’ouvre sur l’artiste face à un supposé mafieux Russe. Ses quelques paroles en russe suffisent à comprendre à qui nous avons affaire. 

Vêtue de cuissardes en latex rouge, d’une longue robe moulante et d’un drapé transparent, BANKS nous embarque à grande vitesse à bord d’une décapotable faisant ainsi référence aux paroles “I’m the devil and I speed with the pedal on the gas (“Je suis le diable et j’accélère avec le pied sur la pédale”) Une cérémonial la nuit tombée baignée dans des flammes entourée de sorcières disciples, vient clôturer aussi bien le clip que la proie enfermée dans une boite. La production est aux accents R’n’B et la boucle est agrémentée de cris et de murmures venant apporter une atmosphère pesante et inquiétante, à l’image du clip.

BANKS à propos de « The Devil »

« La période du coronavirus a été mentalement transformatrice pour moi. 

Passé du temps avec moi-même m’a permis de puiser au plus profond de moi, à travers mes démons. J’ai eu une révélation que, pour surmonter ses démons, il fallait être plus forte qu’eux. Et qu’il y a-t-il de plus fort qu’un démon ? Le diable. Je me sens forte, heureuse et fière. Je suis parvenue à sortir d’une période avec des épisodes dépressifs sombres et troublants qui m’ont piégée pendant un certain temps avec cette chanson. Ce titre n’est pas seulement sur le fait de surmonter ses démons, c’est avant tout dans le sens où ils ne te possèdent plus. Sentez-vous si peu menacé par eux [es démons ndlr] que vous pouvez les menacer. Le murmure (entendu dans la chanson ndlr) est narquois. Ils ne sont plus à craindre. Vous êtes… la version la plus puissante de vous-même. Une reine (ou un roi bien entendu). Ou le diable. » – BANKS (source : Storyline – Spotify)

So Mean POPPY

Succédant à Flux et Her, So Mean est le troisième titre extrait du prochain album de la plus humaine des robots. Baptisé Flux et prévu pour le 24 septembre prochain via Sumerian Records.

Contrastant totalement avec l’univers métal et industriel de l’opus I Disagree, So Mean se veut plus pop punk avec toujours en arrière plan ce soupçon et cet arrière goût sombre. En effet, derrière un clip bubblegum à l’image de Flux, (tous deux dirigés par Poppy) tout en couleur pastel et pétillant agrémenté d’une voix plus mélodieuse se cache des paroles équivoques à double sens entre le « Je » et le « Elle » :

You taught me how to hate myself – tu m’as appris comment je dois me détester 

Now she hates everything – Maintenant elle déteste tout 

How did she get here? – Comment s’est-elle retrouvé ici ?

How did she get so mean? – Comment est-elle devenu si mauvaise ? 

Un clip, une production, des looks, une esthétique et décor très 90s rappelant Ex-Girlfiend de No Doubt.

Le refrain et l’air sont entêtants à la limite de l’obssessionel concordant avec cette sensation d’être étriqué et piégé dans la boîte dans laquelle POPPY et ses musiciens jouent. Poppy nous invite dans cette boîte étroite où tout angle, plans et proportions sont mises à mal par une prise de vue caméra à l’épaule.

Good OnesCharli XCX 

La pionnière de l’Hyperpop et l’ex princesse de la pop mainstream made in the UK revient et compte bien faire parler d’elle comme au bon vieux temps. 

Une nouvelle ère s’ouvre pour Charli XCX et le moins que l’on puisse dire et qu’elle se veut déconcertante. Un véritable tournant dans sa carrière est pris et le ton est donné. Deux ans après son album éponyme « Charli » très pop expérimental, l’artiste originaire de Cambridge fait table rase au passé et orchestre sa renaissance. Un teasing en amont via les réseaux de Charli met en scène des photos au style Tumblr emo / gothique depuis mi-juillet légendées « tips for news artists : just say yes / suffer in silence » / « rip hyperpop ? »

Il y a une véritable volonté non pas de changer, mais de renouveler son image d’ambassadrice de la PC Music et d’apporter une nouvelle couleur à sa palette déjà impressionnante de sons. 

« Good Ones » s’impose alors comme le single du renouveau. Paru le 2 septembre en pleine campagne médiatique chargée (Charli a été curatrice de « Future Sounds » sur la BBC Radio 1 pendant 4 jours, a son propre podcast sur cette même radio) accompagné d’un clip vidéo qui ne ressemble à aucun autre de sa vidéographie, digne héritier d’une production à la Lady GaGa ou Madonna. Grâce au teasing sur ces réseaux sociaux montrant un univers sombre et diabolique, on comprend mieux la lecture du clip. Celui-ci met en image d’une part, une cérémonie d’un enterrement avec les proches du défunt vêtus de noir et de l’autre, un sabbat avec Charli en prêtresse accompagnée de ses sorcières dansants près du cercueil du disparu aux allures d’un ange blond. L’artiste se dresse tantôt sur le cercueil et tantôt sur sa propre pierre tombale ayant pour inscriptions CHARLI XCX August, 2, 1992 – March, 18, 2022 »

La première date correspond à sa date de naissance, la seconde serait-elle celle de la sorite de son album ou celle de la fin de son contrat qui la lie à Atlantic Records ? La mésentente artistique avec le label a été source de conflits à plusieurs reprises.  La production est très influencée et infusée de sonorités 80s, avec une mise en avant prononcée des synthétiseurs et des boites à rythme. La voix de Charli est moins autotunée qu’avant. 

Le titre se clôt avec un murmure de Charli « It’s Charli baby » qui diffère totalement en terme de prononciation et de tonalité à son habituel «it’s Charl baby « plein d’entrain et très girly.

« Good Ones » de Charli XCX et « The Devil » de BANKS comportent quelques similitudes et sont assez complémentaires dans leur esthétique et leur lecture. 

Après s’être extirpée du mainstream avec ses très gros succès emportant et enterrant avec elle le destin de Queen of Pop qu’Atlantic lui réservait, Charli a trouvé son rythme en composant des hits planétaires (tels que Senorita pour Camila Cabello et Shawn Mendes ou Dream Glow avec BTS) tout en ayant sa liberté de création afin d’explorer et expérimenter tout ce qu’elle pouvait avec ses amis et artistes liés à la PC et l’Hyperpop Music (SOPHIE, A.G Cook). On ressent un besoin et une envie de ressurgir dans l’industrie de la pop et d’attirer un nouveau public, d’élargir ses possibilités et opportunités. Charli a beaucoup oeuvré pour la pop et c’est à juste titre qu’elle souhaite en recevoir ses lettres de noblesse. 

Silk Chiffon MUNA feat. Phoebe Bridgers 

Dans un autre registre, le trio américain et féminin MUNA sort »Silk Chiffon » en featuring avec l’espoir indie dont toute l’industrie n’a d’yeux que pour elle : Phoebe Bridgers. Il s’agit également du premier single paru sous le label de Phoebe ; Saddest Factory Records via Dead Oceans. Le titre aborde toujours le thème cher aux groupes propres aux combats LGBTQIA+, de la non-binarité, de l’identité de genre, de la sexualité et du queer. Le clip est inspiré du film culte de Jammie Rabbit « But I’m a Cheerleader » (1999) moquant et alertant sur les pratiques de thérapies de conversions pour les gays et lesbiennes aux États-Unis.

MUNA et Phoebe Bridgers font elles-mêmes parties de la communauté LGBTQIA+.

L’esthétique du clip aux tons manichéens bleu et rose poudré, aux fondus sur image et ralentis, aux paroles tendres et à la douce voix mélodieuse de Phoebe amplifient la satire et dénoncent l’homophobie ordinaire et leurs impacts. Un clip et une chanson importante pour la nouvelle génération qui apporte des éléments des réponses aux jeunes qui se questionnent et qui se sentent anormaux ou exclus avec intelligence, douceur et talent.

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