“L’histoire que je vais vous raconter maintenant bafoue toutes règles morales et renvoie aux origines les plus sombres de l’humanité”. Neuf ans après leur album précédent, Grim Scary Tales, Macabre sont de retour pour un album tout aussi étrange que les précédents ! En effet, Carnival Of Killers tournera en dérision les actes horribles de tueurs en série qui auraient mérité une émission de Pierre Bellemare chacun ! Découvrons donc ces nouveaux morceaux étranges de Macabre !
Il ne faudra pas longtemps à Macabre pour établir une ambiance étrange et dérangeante ! En effet une fois passée l’intro (une musique de cirque), on commence dans le vif du sujet avec Your Window Is Open, basé sur les actes du “Night Stalker” Richard Ramirez (que vous connaissez certainement si vous avez regardé la dernière saison de la série American Horror Story). Le morceau au riff principal dérangeant alterne entre voix étrange à la Primus et passages death metal. Une belle réussite qui ouvre le bal des tueurs d’une excellente manière ! Mais voilà déjà un morceau pour le surpasser : Joe Ball Was His Name ! Morceau lorgnant clairement du côté des Melvins et de Primus en terme de style, l’inspiration est directement dans le titre : Joe Ball, tueur en série qui nourrissait ses alligators avec des serveuses du coin. Vous l’aurez compris, Macabre fait dans le macabre ! Mais le morceau ultra entraînant, ce qui le rend encore plus dérangeant et son clip est en dessin animé !
On découvrira ensuite Stinky, inspirée de l’odeur de la maison de John Wayne Gacy, avec plus de trente cadavres enterrés sous la maison, mais avec aussi l’inspiration d’une publicité de jouets pour la mélodie ! Humour noir vous avez dit ? Attendez la suite, ça va loin ! L’interlude instrumental Abduction ouvrira la voie pour Tea Cakes, morceau beaucoup plus heavy que les premier morceaux au premier abord parle de Leonarda Cianciulli, une dame qui faisait des gâteaux avec le sang de ses victimes, là encore avec un refrain inspiré de publicités de jouets… Je n’avais jamais entendu parler de cette histoire, et ce sera le cas de nombreuses histoires de cet album ! La palme du morceau le plus drôle sera pour le véritable cours d’anatomie qu’est Them Dry Bones, basé sur les crimes de H.H. Holmes et sur une chanson folk traditionnelle américaine ! Une véritable leçon d’humour noir !
Pour Richard Speck Grew Big Breasts tout est dans le titre pour l’histoire mais la musique entre thrash et death metal fonctionne super bien, et l’absence de passage enfantin sur ce morceau sur le serial killer Richard Speck donne vraiment de la variété à l’album (ça fait bizarre à écrire, mais sûrement aussi à lire, et on est qu’à la moitié de l’album) ! Après un Slaughterhouse ultra violent, on passe au point de non retour avec Breaking Point. L’instrumentale très courte rajoute à l’ambiance décousue et étrange de l’album, et mine de rien, ça apporte pas mal niveau immersion ! The Lake Of Fire et son riff alambiqué parleront de manière plus sérieuse de Leonard Lake, encore un tueur en série complètement taré, mais qui filmait des snuff movies, sujet qui laisse peu de place à l’humour il faut bien avouer. L’ambiance se fait toujours plus dérangeante sur cet album et on sombre vraiment dans les côtés les plus sombres de l’esprit humain notamment sur ce morceau.
Warte Warte changera l’ambiance sonore avec un morceau repris d’une chanson des années 50, et digne d’un épisode de South Park, sur un cannibale allemand nommé Fritz Haarman. Macabre s’adresse (en allemand) aux enfants, les avertissant sur le tueur en série, avant de passer au plus bourrin Now It’s Time To Pay, parlant de Timothy McVeigh, auteur de l’attentat d’Oklahoma City en 1995. Là le groupe se fait plus véhément et thrash, voire crossover thrash sur ce morceau court et puissant. Un morceau foutraque qui fera un tabac en concert ! Et en parlant de moment fort en concert, voilà qu’arrive Ted Bundy avec The Wheels On The Bug ! La chanson basée sur les meurtres de Ted Bundy dans sa coccinelle jaune et sur la célèbre comptine pour enfants “The Wheels On The Bus“, partira encore plus loin dans l’humour noir et fera écho à la double vie du tueur en série américain le plus connu de tous les temps par sa mélodie entre violence et comptine pour enfants.
Pour entamer la fin de cet album décidément très étrange, quoi de mieux que Corpse Violator, morceau plus conventionnel évoquant Mercyful Fate musicalement et montrant à quel point Corporate Death, le chanteur et guitariste de Macabre, est capable d’aller dans tous les styles vocaux ! On terminera sur The Murder Mack, qui traitera cette fois de Lawrence Bittaker et Roy Norris, avec un morceau d’une grande violence au refrain épique mais parmis les plus dérangeants quand on connait le sujet de ce morceau, qui est un des duo de tueurs les plus violents et révoltants de tous les temps.
En bref : Macabre sortent là un album de metal étrange et dérangeant, faisant parfois rire d’actes ignobles, et ils questionnent constamment si l’on peut rire de tout. Toujours est-il que le pari est réussi, l’album est bon, même si dérangeant pour l’auditeur, qui apprendra beaucoup de choses (que parfois il ne voulait pas vraiment apprendre). Musicalement c’est franchement sympa malgré la production un peu brut de décoffrage. En tout cas, pour peu que vous vous penchiez sur les paroles, c’est un album très fort en émotion à n’écouter que quand on est prêt à entrer dans le monde noir de Macabre. Vous aurez été prévenus !
3.75/5
Coups de coeur : Joe Ball Was His Name, Them Dry Bones, Stinky, The Wheels On The Bug…