—- 19H00 : Ouverture des portes —-

—- 19H50 : Next To None —-

C’est à Next To None d’ouvrir les hostilités! Ce qu’on note au prime abord c’est que le groupe est relativement jeune dans tous les sens du terme: ils ont tous autour de 18 ans, et le groupe n’existe que depuis 4 ans… ce qui ne les empêche pas d’avoir un certain talent!
Le style est définit comme étant du metal progressif, mais plus sombre et extrême que d’autres groupes comme la tête d’affiche du soir.
Le faire valoir du groupe, ne s’en cachons pas, est Max Portnoy: fils du célèbre batteur Mike Portnoy, son nom aura attiré probablement quelques curieux; son niveau est plus que correcte, surtout pour accompagner les rythmes progressifs recherchés qui son propre à ce genre; quand à son style il est très remarquable: ne tenant pas en place derrière sa batterie (positionnée d’ailleurs en avant de la scène), sa force de frappe est puissante, percutante et surtout très claire.
Pour l’autre partie rythmique, Kris Rank assurera la basse, mais on déplorera qu’il soit resté derrière la batterie de Mike, le laissant beaucoup en retrait… alors les rythmes particuliers auraient mérités de le mettre plus en valeur.
En frontman, Thomas Cuce, situé en milieu de scène derrière son clavier surrelevé (qui présente visiblement la possibilité -non utilisée ce soir, on supposera à cause de manque d’espace- d’être tourné pour présenter le clavier visible au public) et au micro: très bien claviériste, ses accompagnements sont rafraichissants et accompagnent très bien son chant, parfois clair parfois dans le gutural. On apréciera qu’il sorte parfois de son “spot” pour se rapprocher encore plus du public.
La partie guitare est assurée par Derrick Schneider: il nous aura laissé une très bonne performance, donnant avec Thomas un aspect melodique très agréable aux composition, avec un excellent niveau technique en prime.
Une excellente première partie, on espère les revoir dans quelques temps avec encore plus d’expérience (d’autant plus qu’ils auraient passé l’année 2016 à la composition de leur prochain album) sur une scène plus spacieuse, et pourquoi pas en tant que groupe principal?

—- 20H35 : The Algorithm —-

C’est à un groupe français, toujours progressif, de poursuivre la partie…
Sauf qu’on nous annonce d’entrée de jeux qu’ils ne pourront pas jouer longtemps, la faute à un souci technique sur leur matériel…
Ils feront néanmoins un rappel à la demande d’un public qui en redemandera plus, à juste titre: le groupe se montrera étonnement performant malgré les circonstances!
En fait de groupe nous parlons d’un duo: Rémi Gallego assure la partie guitare et clavier (il compose également tout les backing tracks), accompagné par Jean Ferry à la batterie (en tout cas en tournée)
Les deux musiciens nous livreront un metal progressif axé “geek”: sons très electro, ainsi que leurs titres (boot, rootkit, trojan par exemple sur leur album “Brute Force”) rythmé par une batterie simple mais efficace, définit par eux même comme le genre “Jeavy Computer Music”, avec des influences comme “Aperture Science” et “4chan”… difficile de faire plus geek comme style!
Le show restera sobre, surtout animé par les jeux de lumières, au final d’une durée convenable, trois titres étant plutôt 30 minutes en progressif!
On espère qu’ils repasseront vite avec un matériel en êtas de marche, on en redemandait encore après ce court set électrique!

—- 21H25 : Haken —-

C’est devant une salle bien remplie et déjà bien chauffée par deux premières parties non moins intéressantes (et littéralement par le climat du jour…) qu’Haken arrive enfin!
Un double évènement pour ce soir: tournée de 10eme anniversaire du groupe doublée de la tournée Affinity.
Tout comme The Algorithm, le concert sera orienté “high tech”, l’album étant tourné vers des thèmes comme les relation entre l’homme et la machine et son évolution conjointe à celle des nouvelles technologies, sans renier l’aspect progressif toujours dans l’ADN du groupe.
Le concert commence avec l’introduction de l’album, “Affinity.exe”, pour enchainer avec “Initiate”, “In Memoriam” (issu de l’album “The Mountain) pour reprendre avec “1985”, continuant le concert en alternant des chansons de ses différents albums, ce qui a du sens pour une tournée d’anniversaire.
Deux heures de progressif puissant, varié surtout, mais pas seulement au niveau des rythmes: mélodies travaillées et très aérienne, presque acoustiques, côtoient des riffs pêchus et de sons électro.
Ross Jennings est simplement bluffant, sa performance vocale toujours aussi étonnante, variant les tons avec une facilité déconcertante, du grave aux aiguës extrêmes sans sembler forcer, accompagné parfois par les autres musiciens: on notera la session acapella  sur “Visions”, chanson qui servira de rappel de… plus de 20 minutes, très placé avec le final épique de la chanson (un crescendo puissant suivit d’une retombé de de violons qui cloturent la composition).
Le frontman est proche de son public, lui adressant souvent la parole; le concert se passe dans la bonne humeur générale… on est face à un grand groupe, musicalement on le ressent, mais avec la proximité d’un groupe local. On notera également quelques petites références de sa part comme les lunettes retro rose/vert sur 1985 avec des éclairages de la même couleur, le reste des “illustrations” surtout réalisé par sa gestuelle pronnoncée. On apréciera, les groupes progressifs n’étant pas forcément très communicatifs.
Le côté musical est très travaillé également: Une  batterie puissante (j’ai arrêté de compter le nombre de changement de baguettes…) et de haut vol, dirigée par Ray Hearne, accompagné de la basse de Conner Green (qui est, comme son homologue de Next to None, souvent en retrait au fond de la scène, mais sortira heureusement parfois de l’ombre pour venir jouer sur le devant de la scène); une section rythmique de haut vol: il en faut pour accompagner les mélodies très particulière du groupe!
Côté mélodique, Charlie Griffths et Richard Henshall s’occupent des grattes (le dernier occupant également un clavier de temps à autre), et Diego Tejeida est derrière ses imposants claviers, iPad et tout ce qui peux lui servir, comme il le définit sur sa bio, “à détruire du son par toutes les façons”! Il viendra à deux reprises sur le devant de la scène avec sa keytar pour jouer ses impressionnant solos!
En parlant de matériel, nous noterons la guitare impressionnante de Richard Henshall: une Boben OS 8 (j’imagine custom) sandberg headless à 8 cordes, dont il se servira avec un haut niveau, enchainant les riffs impressionnants, shredding et tapping.
Que ce soit par la musique de haut niveau de metal progressif de haut vol avec des touches d’electro voir parfois des mélodies symphoniques, ou la bonne humeur et le show très réussi, le public était conquis, chantant les chansons avec Ross (se dernier plongeant parfois même le micro dans la foule pour les y inviter).
On notera également la présence de nombreuses caméra de captation… peut-on espérer un futur DVD du concert ou une compilation de plusieurs dates pour un DVD d’anniversaire?

Setlist:
01- Affinity.exe (intro)
02- Initiate
03- In Memoriam
04- 1985
05- Red Giant
06- Aquarius Medley
07- Atlas Stone
08- Cockroach King
09- The Architect
10- The Endless Knot
–Rappel–
11- Visions

Cette soirée à la Maroquinerie fût un véritable festin de progressif de tout poil avec un niveau exceptionnel et une proximité avec le public qui a fait plaisir à voir.
Pour rappel les groupes Haken et Next to None rejoindront The Neal Morse Band le 1er Juin 2017 pour un évènement unique: The Shattered Fortress, le projet de Mike Portnoy où il jouera des musiques avec entre autres la 12 Step Suite dans son entièretés, posera ses valises au Trianon pour une seule et unique date… un évènement progressif à ne manquer sous aucun prétexte, et l’occasion d’y retrouver la plupart des groupes de ce soir!