Introduction:
Mike Portnoy: avant tout un batteur reconnu dans le monde du progressif, qui a su se diversifier dans d’autres projets et surtout genres: Twisted Sister, The Winnerie Dogs ou A7X.
Mais il s’agit avant tout également de l’initiateur d’un des piliers du metal progressif: Dream Theater.
Mais avant tout, définissons ce qu’est le centre de ce projet, la AA suite, ou Alcoolic Anonymous Suite: Beaucoup de concepts albums (c’est à dire qui s’articulent autour d’un même thème) ont vu le jour: The wall, Scenes from a Memories, The similitude of a Dream, etc…
L’AAS a deux grandes particularités, au-delà de sa grande qualité (ceci nous y reviendrons):
-traiter d’un sujet très personnel: Mike Portnoy nous y parle de son expérience face l’alcool, de façon imagée, mais authentique et personnelle
-Formée de 12 parties pour un total de 57:27 minutes disséminées entre 5 albums différents, un sacre tour de force!
Ce live tourne donc autour de ce concept album très particulier et intime.
Mais comment Portnoy en est venu à ce projet ?
Max Portnoy (le fils de Mike donc), ayant ouvert récemment pour le groupe progressif Haken, il a appris à les connaitre (et les reconnaitre).
Un premier test (un succès) avec l’interprétation de “Mirror”, et le projet se met en place, avec d’abord une date censé être unique à la Cruise To The Edge (une croisière dédiée au metal progressif, cette année tournant en particulier autour des 50 ans des Mike Portnoy et de ses différents projets), : le groupe interprètera ensuite finalement au cour d’une tournée très spéciale des titres de Dream Theater (alors qu’à la date d’origine il y avait également certains de Liquid Tension Experiment) avec, entres autres, la AAS avec Portnoy aux futs et Eric Gillette en renfort, venant du groupe The Neal Morse Band, dont Portnoy est également le batteur.
Cette tournée, unique (un gros “A ONCE IN A LIVETIME EVENT” nous le rappelant), est un véritable évènement pour la scène progressive: il s’agit de la toute dernière fois (en tout cas sur le papier) que Mike Portnoy jouera des titre de son groupe phare.
La nouvelle aura fait venir de loin! Beaucoup de nationalités présentes, certains suivant même la tournée pour ne pas en rater une miette… en tout cas, le Trianon annonçais avec fierté un beau sold out!
Après un petit retard d’arrivée mais qui ne s’est fait ressentir a aucun moment pendant le set, le concert commence avec la première partie…
NEXT TO NONE
Le groupe continue d’une certaine façon d’ouvrir pour Haken… en plus d’un bout de Neal Morse Band et pour le père de leur batteur.
Pas beaucoup de changement par rapport au show que nous avons déjà vu à la maroquinerie, à la différence de présentation de quelques nouveaux titre, de nouveaux décors à l’image de leur prochain CD (déjà disponible sur place), et qu’enfin Thomas Cuce peut bouger son clavier autant qu’il le souhaite. Le groupe est d’une manière général beaucoup moins à l’étroit qu’à la maroquinerie, ce qui donne une autre dimension au show mais nous y reviendrons.
Leur musique est assez spéciale, à mi-chemin entre le hardcore et le progressif, les vocales passant de claires a gutturales, la musique étant toujours très travaillée, l’accent étant mis tantôt sur les rythmique tantôt sur les mélodies. Cela donne selon le point de vue des morceaux déséquilibrés ou très variés au sein d’une même composition selon qu’on veuille voir le verre à moitié plein ou à moitié vide; j’ai personnellement choisi le plein, car cette complexité n’est-elle pas un des aspects du progressif?
Le groupe était bien communicant, même physiquement: Max quittera quelques minutes sa batterie pour venir se désaltérer assis sur le devant de la scène, tandis que Thomas profitera des parties sans synthé pour enlever son micro du clavier et occuper tout l’espace qui lui était ainsi offert.
Le public était clairsemé: entre ceux très enthousiastes de cette première partie et ceux qui attendaient le plat de résistance avec impatience et/ou n’accrochaient pas forcement à ce genre de fusion musicale… Pour ma part j’ai trouvé le groupe impressionnant, et suis impatient d’écouter le reste de leur nouvel album! On sent que le groupe produit une musique de plus en plus inspirée, avec toujours la même énergie et originalité (j’ai beau chercher, du hardcore progressif, je n’en ai pas beaucoup entendu, même si le djent est plus pêchu, on est un cran au-dessus)
Mike Portnoy’s Shattered Fortress (avec des membres de Haken et The Neal Morse Band)
Le temps d’une petite pause pour changer de décors (on a déjà pu apprécier projeté sur le fond le collage qui illustre cette tournée, reprenant toutes les illustrations des albums sur laquelle l’AAS s’est propagée), et les intros arrivent.
Oui car il y en a plusieurs : TROIS intros, et pas n’importe lesquelles!
Une première intro avec une musique sortie de l’ost de Psycho, et vient une double ouverture: Regression, et Overture 1928… Les fans applaudissent en masse alors que le concert vient à peine de commence: on sent que cette soirée va être très spéciale pour tout le monde!
Portnoy et ses musiciens et continuent sur Strange Deja Vue, appartenant aussi au concept album Scene From A Memory…
La réaction du public face à ce bout de Scene From A Memory, un autre concept album ( est unanime: la prestation est parfaite, on sent que la soirée va être inoubliable pour tout fan de Dream Theater, Mike Portnoy, et des groupes présents.
Les premières notes de Mirror arrivent, comme un reflet à l’AAS, dans laquelle on peut entendre “Hello, Mirror, So glad to see you my friend”; il s’agit également du tout premier titre que Mike Portnoy et Haken ont joués ensemble, et on comprend pourquoi ils ont mis tout le monde d’accord!
Last but not least: le clavier d’Haken profitera du solo pour nous gratifier d’un sublime solo de keytar, comme il en a l’habitude lors des show d’Haken (on a déjà pu admirer cela a la maroquinerie)… ce qui n’est pas sans rappeler l’habitude d’un certain “Wizard” 😉
Mike quitte son monstrueux set de batterie, un de ceux hérite de sa longue carrière de Dream Theater, dans lequel il aura utilisé des Kits plus impressionnants les uns que les autres, pour venir communiquer une unique fois avec le public après cette première partie.
L’occasion pour tout le monde de se remémorer des souvenirs passe: le premier concert de Dream Theater a la Locomotive, et sa relation toute particulière avec les fans français.
Il conclut en rappelant qu’il sait à quel point les titres qu’ils vont jouer ce soir sont très importants aux yeux du public, mais nous rassure en nous affirmant qu’ils sont entre de bonnes mains (au cas où la première partie du concert ne nous avait pas déjà convaincu). Ce sera la seule communication du show.
La deuxième et très attendue partie du concert commence enfin. La Twelve Steps Suite. En entier. “Enfin” serais-je tenté de rajouter.
Et ici pas question de bâcler les choses:
Trois guitaristes dont un Eric Gillette au top de sa forme, Conner Green assurant la partie de Myung avec un talent incroyable, Diego Tejeida assurant le clavier sans aucun souci, chantant les mélodies derrière son angle de synthés, et revenant une seconde fois avec sa keytar sur le devant de la scène (chose qu’il avait déjà faite lors de la première partie). Les voix sont assurées par Mike Portnoy, le parolier d’origine donc, un bluffant Ross Jennings qui n’a rien à envier à Labrie, et un étonnant … Eric Gillette! Non contant d’être un guitariste de renom, il s’avère également être un chanteur d’extrêmement bonne qualité, même sur du Dream Theater!
Musicalement, le groupe est donc irréprochable, même en étant pointilleux. Le seule défaut serait une trop forte présence des basses fréquences… si la basse est habituellement assez discrète même si très recherchée, elle vient ici avec la batterie écraser les voix, synthés et guitare pendant une partie du set. Dommage car a par ceci c’est un sans-faute total!
Mike glissera un petit “Hello, Paris, so glade to see you mon ami”, sans parler des nombreux clins d’œil et jonglage de baguette: ça fait toujours son petit effet et au moins il reste communiquant même derrière sa batterie, ceci ajouté à sa virtuosité toujours bluffante.
La AAS se passe incroyablement bien, les musiciens quittent la scène sous un tonner d’applaudissement…
La salle est plongée de nouveau dans le noir, pendant que la salle hurle son envie de rappel…
Et quel rappel!
En guise de troisième et dernière partie : Home, The Dance of Eternity, et Finally Free, la version d’outro de Metropolis 2000 (dont portnoy portait le maillot)… un concert de 1 concept album et demi !
C’est là qu’on comprend à quel point cette tournée est spéciale, pour tous les présents.
Le public a l’occasion de voir leur batteur favoris jouer une dernière fois des titres emblématiques.
Haken et Neal Morse, véritable relève dans le genre, se retrouve propulse au même niveau qu’un des groupe fondateur du genre, tout en leur rendant hommage: on pensera a des morceaux techniquement très pousses, mais toujours propagateurs d’émotions.
Mike Portnoy fini ce qu’il a commencé: jouer la AAS en entier, c’était un droit qui ne pouvait lui être enlevé.
L’outro, avec l’insistant “one last time”, sonne comme une page qu’on tourne après cette tournée qui marque en quelque sorte le deuil de voir de nouveau Portnoy avec son groupe d’origine, en tout cas pour les fans: Un message clair sur le fait qu’il est temps de passer à autre chose, un signal qu’il est tout aussi bon de le voir dans d’autres formations, qu’il ne faut pas rester ancre dans le passe, comme Nicholas, le “Sleeper”. Car Portnoy peut faire des miracles en tout contexte, comme il l’a montré ce soir comme tant d’autres fois.
Pour revenir sur le concert en lui-même, on peut difficilement faire mieux: au-delà de l’aspect symbolique et nostalgique, on a eu droit à des musiciens de qualité, jouant avec une telle aisance comme si la formation temporaire était ensemble depuis des années, le tout le sourire aux lèvres et avec une énergie qui se ressentait jusque dans l’enthousiasme du public, avec lequel le groupe a gardé une bonne proximité, allant discuter avec à la fin du concert, parlant longuement de cette date si particulière et échangeant de nombreux remerciements.
Haken est définitivement lance, on a hâte de voir le prochain projet de Mike avec Flying Colors, et la suite de The Neal Morse Band, car Gillette nous en a mis une fois de plus plein les oreilles.
Setlist:
- Prelude (Bernard Herrmann song) (from The Original Film Score of Psycho)
- Regression (Dream Theater song)
- Overture 1928 (Dream Theater cover)
- Strange Déjà Vu (Dream Theater cover)
- The Mirror (Dream Theater cover) (With Keytar Solo and Lie Outro)Twelve-step Suite
- The Glass Prison (Dream Theater cover)
- This Dying Soul (Dream Theater cover)
- The Root of All Evil (Dream Theater cover) (Eric Gillette on vocals)
- Repentance (Dream Theater cover) (Mike Portnoy on vocals)
- The Shattered Fortress (Dream Theater cover)Rappel
- Home (Dream Theater cover)
- The Dance of Eternity (Dream Theater cover)
- Finally Free (Dream Theater cover) (With Metropolis 2000 outro and Fortune in Lies tease)
I say it one last time: Un concert qui sortait de l’ordinaire à bien des égards, dans une tournée très symbolique, on a hâte de voir ce que cela va donner la suite du côté de chacun de ses participants.
Merci à Next To None pour avoir pris 2 minutes de leur temps avec leurs fans pour cette photo à leur stand de Merch 😉 D’ailleurs si vous avez pu écouter leur dernier album Phases (dispo à ce concert et depuis le 7 Juillet 2017) n’hésitez pas à nous faire par de vos impressions!
Report PHOTOS ► Romain COLLET pour ALL ROCK™
Report ECRIT ► Romain COLLET pour ALL ROCK™
Crédits PHOTOS ► Romain COLLET
ALL ROCK™ – JUIN 2017
Remerciements – Le Trianon, les équipes présentes et Garmonbozia Inc.