C’est le grand retour de Sólstafir ! Trois ans après Berdreyminn, le groupe islandais revient comme à ses débuts à un titre en anglais pour Endless Twilight Of Codependent Love ! Alors, les pros du post metal vont-ils réussir à effectuer un autre coup de maître après Ótta et Svartir Sandar, unanimement acclamés ?

Endless Twilight Of Codependent Love commence bien. Akkeri rappellera tout d’abord certains morceaux de Ótta mais en milieu de morceau, surprise, on retrouve des riffs à la Kiss et un feeling qui rappellera Berdreyminn. Pas vraiment de prise de risque donc, et c’est ce qui caractérisera ce début d’album : Sólstafir fait ce qu’il sait faire de mieux : du Sólstafir. Et quelque part c’est ce qu’on attend d’eux. Mais c’est aussi à l’opposé de ce qui a fait le succès des deux albums les plus appréciés du groupe, sur lesquels le groupe prenait justement des risques. Alors certes la guitare y est parfois plus originale qu’à l’accoutumée (riffs aigus et son de fuzz plus rond sur Drýsill) mais tout comme sur Berdreyminn, ça manque de nouveauté sur la première moitié de l’album. On notera tout de même le slam étrange en islandais sur Rökkur qui viendra intriguer l’auditeur.

Cependant c’est une fois passé le single Her Fall From Grace qu’on trouvera la plus belle partie de l’album, à commencer par le très surprenant Dionysus, qui lorgne carrément vers le black metal des débuts de Sólstafir ! Pour les fans qui ne suivent le groupe que depuis quelques années c’est une énorme surprise d’entendre Aðalbjörn Tryggvason hurler de tous ses poumons et jouer plus vite que jamais. Une excellente surprise qui présage du bon pour la suite de l’album ! Til Moldar viendra dénoter de Dionysus par sa douceur pure, mais qui fonctionne totalement, avec de belles nappes de claviers, puis se terminera en fondu avant d’enchaîner sur le quasiment stoner Alda Syndanna.

La meilleure surprise arrive cependant sur le pénultième morceau de Endless Twilight Of Codependent Love. Ör commence avec un piano purement jazz et un riff arpégé, soulignant la voix subtile et vulnérable d’Aðalbjörn, et les solos distordus qui semblaient presque redondants sur certains morceaux du début de l’album sont là magnifiés par le feeling de cet excellent morceau. Véritable coup de cœur, Ör se fera certainement une place parmi les meilleurs morceaux du groupe par la variété de ses ambiances toutes plus réussies les unes que les autres, avec comme point d’orgue un passage d’une intensité écrasante sur la fin du morceau ! Endless Twilight Of Codependent Love se termine ensuite sur un morceau post metal plus pêchu, avec un Úlfur plus typique du son de Sólstafir, mais qui change régulièrement d’ambiance (certains passages sont parmi les plus efficaces de l’album) et ne lasse pas.

En bref, Endless Twilight Of Codependent Love pourra en décourager certains devant le manque de prise de risque sur la plupart des morceaux, mais répond cependant aux attentes que l’on avait envers le groupe, notamment grâce à l’excellent Ör et le surprenant Dionysus. On espère que Sólstafir nous surprendra encore plus pour leur prochain album (et ne terminera pas à nouveau tous ses morceaux en fondu) !

3.5/5

Coups de coeur : Ör, Dionysus, Til Moldar